Jadis pilier de l’industrie minière congolaise, la Gécamines est aujourd’hui à l’arrêt. Loin d’être causé par un manque de ressources financières, ce déclin serait le résultat d’un manque criant de leadership, dénonce Me Donald Kabasele sur les ondes de la RTGA.
Malgré des revenus annuels estimés entre 850 et 900 millions de dollars, issus notamment de ses participations dans des sociétés minières, l’entreprise est incapable d’investir dans la modernisation de ses infrastructures et la relance de sa production. En 2021, elle assurait encore 12 à 13 % de ses recettes. En 2022, ce chiffre est tombé à 9 %, puis à seulement 3 % en 2024.
Selon Me Kabasele, la situation ne relève pas d’un simple problème de gestion, mais d’une véritable main mise politique sur l’entreprise. Près de 50 % de son périmètre ne serait plus sous son contrôle, mais exploité par des sociétés appartenant à des figures de l’opposition, dissimulées derrière des montages financiers opaques.
Pendant ce temps, les équipements sont obsolètes, le personnel délaissé, et la Gécamines, autrefois fierté nationale, se meurt dans l’indifférence générale. « Avec seulement 50 millions de dollars, on pourrait bâtir une usine métallurgique capable de produire 50 000 tonnes de cuivre par an, mais ces fonds sont engloutis ailleurs », alerte l’expert en droit minier et des carrières.
Le président de la République avait promis une relance, mais rien n’a changé. Faute d’un sursaut, la Gécamines risque de disparaître définitivement, laissant derrière elle un immense gâchis et des générations privées d’un patrimoine national sacrifié.
Samuel Mutoni