Le tribunal correctionnel de Namur a rendu un verdict sévère à l’encontre de Julienne Mpemba, fondatrice de l’orphelinat Tumaini en République Démocratique du Congo (RDC), en la condamnant à dix ans de prison ferme. Cette décision fait suite à des accusations graves d’enlèvements de mineurs, de prise d’otages, d’escroquerie, de corruption, ainsi que de faux et usage de faux.
Julienne Mpemba, ancienne juriste originaire de Namur, a créé Tumaini en 2008, se présentant comme un refuge pour les enfants orphelins. Cependant, une enquête a révélé que les onze enfants qu’elle avait fait adopter en Belgique en 2015 n’étaient pas orphelins, mais avaient été enlevés à leurs familles biologiques. Mpemba utilisait des méthodes trompeuses pour convaincre les parents congolais de lui confier leurs enfants sous prétexte de les inscrire à des « camps de vacances ».
Les familles belges, ignorantes du véritable contexte, ont payé des sommes considérables pour ces adoptions, pensant offrir un avenir meilleur à des enfants dans le besoin. Le tribunal a souligné que, pour Mpemba, ces enfants n’étaient qu’une marchandise, exploitant le désespoir des parents adoptifs pour en tirer un profit financier maximum.
La décision du tribunal de Namur a également des implications importantes pour les familles biologiques en RDC, qui ont enfin obtenu une reconnaissance officielle de l’enlèvement de leurs enfants. Actuellement, les adolescents concernés vivent dans une situation complexe, ayant deux familles et des identités conflictuelles à gérer.
La prochaine étape judiciaire se déroule devant le tribunal de la famille et de la jeunesse belge, qui doit désormais se prononcer sur le sort des mineurs, maintenant adolescents, tout en prenant en compte leur lien avec leurs familles biologiques en RDC. Cette affaire soulève des questions éthiques et légales sur les pratiques d’adoption internationale, et met en lumière la vulnérabilité des enfants dans des contextes de désespoir familial.
Les autorités belges et congolaises sont désormais sous pression pour renforcer les régulations concernant les adoptions internationales afin d’éviter que de tels abus ne se reproduisent à l’avenir.
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