L’opposant congolais Moïse Katumbi a fustigé la gestion des droits de l’homme sous la présidence de Félix Tshisekedi, estimant que la situation est plus répressive que sous l’ancien président Joseph Kabila. Il l’a dit dans une interview accordée à Jeune Afrique, au cours de laquelle il n’a pas hésité à comparer les deux régimes, affirmant que même Kabila n’a pas arrêté autant de prisonniers politiques.
Dans ses réactions, l’opposant congolais a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative du pouvoir actuel de museler toute voix dissidente. Il a estimé qu’aujourd’hui, le pouvoir cherche à taire tout le monde. Les gens devraient avoir la liberté de parler, d’exprimer leur opinion sans risquer de se faire arrêter, dit-il.
Il a également rappelé dans ses propos d’avoir passé trois ans en exil sous Kabila, en vue d’appuyer ses critiques. « J’ai passé trois ans en exil sous Joseph Kabila. Mais si l’on compare l’État de droit de cette époque et aujourd’hui, demandez à la population, même les Kinois dont vous êtes, ils vous diront que c’était moins pire avant», a-t-il souligné.
Actuellement, Katumbi fait l’objet de poursuites judiciaires liées à la réhabilitation de l’aérodrome de Ndoto à Lubumbashi, des accusations qu’il juge infondées et purement politiques. Selon lui, ces poursuites sont une stratégie pour l’empêcher de poursuivre ses ambitions électorales.
« On me cherche des poux dans la tête pour des raisons purement politiques», a-t-il dénoncé, voyant dans cette affaire une tentative de l’écarter du paysage politique avant les élections à venir.
A en croire le président du parti Ensemble pour la République Moïse Katumbi, cette situation témoigne notamment d’un climat de répression accrue sous le régime actuel, qu’il considère comme un danger pour la démocratie et la liberté d’expression en République démocratique du Congo.
Samuel MUTONI
Roger VanMULAMBA