Les médecins membres du Syndicat national des médecins (SYNAMED) ont décidé de décréter une grève avec service minimum à partir du mardi 15 octobre, sur l’ensemble du territoire de la République Démocratique du Congo, à l’exception des deux provinces sous état de siège. Cette décision a été prise lors d’une assemblée générale qui s’est tenue le week-end dernier à Kinshasa.
Le secrétaire général national de SYNAMED, Dr John Senga, a confirmé que seules les urgences et les centres de prise en charge de l’épidémie de variole du singe (Mpox) resteront opérationnels durant cette grève.
Motifs de la grève
Dr John Senga a souligné plusieurs raisons à ce mouvement. Selon lui, malgré un avenant signé en mars de l’année dernière à un accord précédemment établi en août 2021 avec le gouvernement, celui-ci n’a pas respecté ses engagements. Les médecins des services publics de l’État exigent notamment :
- Le paiement au grade statutaire.
- Une majoration de la prime de risque, qui constitue une part significative de leur rémunération.
- L’alignement des jeunes médecins à la prime de risque professionnelle, ces derniers n’étant pas encore rémunérés malgré leur engagement par le gouvernement.
- L’inscription des médecins reconnus par la fonction publique sur les listes de paie (mécanisation).
- Une amélioration des conditions sociales, qui se sont dégradées au fil du temps.
Dr Senga a exprimé son désarroi face à la situation difficile des médecins, qui peinent à subvenir à leurs besoins, certains étant même chassés de leurs logements pour défaut de paiement.
Accusations de mauvaise foi
Les médecins accusent le gouvernement de mauvaise foi pour ne pas avoir honoré ses promesses, en particulier celles visant à améliorer leurs conditions socio-professionnelles.
Cette grève coïncide avec l’ouverture, ce même jour, des travaux d’évaluation et d’analyse des différents cahiers des charges et accords entre le gouvernement et les médecins à Bibwa, à Kinshasa. Dr Senga a cependant précisé que la grève pourrait être suspendue si un compromis est atteint à l’issue de ces discussions.
Cette situation met en lumière les défis persistants auxquels fait face le système de santé en RDC, ainsi que les revendications des professionnels de santé pour des conditions de travail décentes et une reconnaissance de leur rôle essentiel.