Dans un tournant audacieux pour la République Démocratique du Congo, le président Félix Tshisekedi a annoncé la rédaction d’une nouvelle constitution, une démarche que son prédécesseur, Joseph Kabila, n’a jamais osé entreprendre. De 2013 à 2017, Kabila avait tenté de modifier la constitution qu’il avait lui-même promulguée en 2006, mais la pression tant nationale qu’internationale l’avait contraint à renoncer à ses ambitions, se retirant finalement en 2018.
Aujourd’hui, en 2024, Tshisekedi prend les devants, affichant une volonté claire de transformer le paysage constitutionnel du pays. Ce projet, bien que salué par certains comme un signe de progrès, est perçu par d’autres comme un pari risqué, voire un « suicide politique ». La question demeure : Tshisekedi réussira-t-il là où Kabila a échoué ?
Lors d’une réunion à Kisangani, le président a déclaré : « N’ayez pas peur. Notre Constitution contient des faiblesses, il est bon que notre élite y réfléchisse. » Sa promesse de créer une équipe composée de diverses couches de la population pour rédiger un texte qui répond aux réalités congolaises montre sa volonté d’inclure la voix du peuple dans cette réforme.
Cependant, cette initiative ne se fait pas sans défis. Les tensions politiques, les rivalités entre partis et les scepticismes quant à la véritable portée de ce projet pourraient freiner son avancement. Certains observateurs s’interrogent sur la capacité de Tshisekedi à naviguer dans ces eaux tumultueuses tout en maintenant l’unité nationale.
Alors que le pays entre dans une nouvelle phase de son histoire politique, tous les regards sont tournés vers Félix Tshisekedi. La réussite ou l’échec de cette mission pourrait non seulement redéfinir sa présidence, mais également marquer un tournant dans l’évolution démocratique du Congo. La suite des événements nous dira si ce défi sera un catalyseur de changement ou un obstacle à la stabilité politique.