Dans une correspondance datée du 9 octobre 2024, le Procureur général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde Mambu, a informé Maître Bulambo Wilondja Delphin, avocat de l’ex-ministre des Finances Nicolas Kazadi Kadima Nzuji, que son client avait été totalement disculpé des accusations portées contre lui dans le cadre de l’affaire des forages et des lampadaires.
Dans sa lettre, le Procureur général indique : « J’accuse réception de votre lettre n°166/D/BWD/2024 du 8 octobre 2024 m’adressée au sujet de l’objet repris sous rubrique et vous informe que votre client, Sieur Nicolas Kazadi Kadima Nzuji, a été disculpé des faits infractionnels mis à sa charge. » Ainsi, l’ancien argentier national ne sera plus poursuivi dans cette affaire de détournement présumé de fonds alloués à des projets d’infrastructures.
Une décision de justice qui le blanchit
La décision du Procureur général a mis fin à l’incertitude pesant sur l’avenir judiciaire de l’ex-ministre des Finances. En effet, alors que l’enquête concernait plusieurs hauts responsables, dont Kazadi Kadima, accusés de malversations dans la gestion des fonds destinés à la construction de stations de pompage d’eau et à l’implémentation de projets de lampadaires à Kinshasa, le verdict rendu a exonéré Nicolas Kazadi Kadima de toute responsabilité.
Il est désormais clair que, même si les autres prévenus – François Rubota, ancien ministre du Développement rural, et Mike Kasenga, homme d’affaires et dirigeant de l’entreprise Stever Construct – venaient à le citer lors du procès, l’ancien ministre des Finances se présentera comme un simple renseignant ou un témoin à décharge, et non comme un accusé. Cette décision représente une victoire juridique importante pour Kazadi Kadima, qui avait toujours nié toute implication dans les irrégularités soulevées dans cette affaire.
Le procès de l’affaire des forages et des lampadaires : renvoi demandé par la défense
Le procès, qui porte sur des accusations de détournement de fonds publics alloués aux projets de lampadaires à Kinshasa et de forages pour l’approvisionnement en eau dans les zones rurales, a débuté ce lundi 4 novembre 2024 devant la Cour de Cassation. Cette affaire a retenu l’attention en raison des implications politiques et économiques majeures pour le pays, avec des accusations graves contre des personnalités politiques de haut niveau et des entrepreneurs influents.
Cependant, la session judiciaire a été reportée à deux semaines, après une demande de renvoi formulée par la défense de Mike Kasenga, le patron de l’entreprise Stever Construct, qui était chargé de la réalisation de ces projets. Kasenga a sollicité ce délai afin de se familiariser davantage avec les pièces du dossier, considérant qu’il lui était nécessaire de mieux comprendre les éléments de l’accusation. Par ailleurs, la défense de François Rubota, l’ex-ministre du Développement rural, a soulevé des irrégularités dans la procédure de saisine, ce qui a conduit la Cour à répondre favorablement aux deux requêtes et à accorder un renvoi de l’audience.
Un procès en suspens, mais des révélations attendues
Le report du procès suscite des attentes quant à la suite de l’instruction et aux révélations qui pourraient émerger au fur et à mesure que l’affaire progresse. Les détails concernant la gestion des fonds publics et les accusations de détournement de fonds destinés à ces projets d’infrastructures, jugés cruciaux pour le développement des zones rurales, pourraient avoir des conséquences importantes sur la scène politique et économique du pays. Le rôle de chaque acteur impliqué, ainsi que les preuves à charge et à décharge, seront scrutés avec attention lors de la reprise du procès dans deux semaines.
Contexte de l’affaire
Les projets des lampadaires à Kinshasa et des forages dans les zones rurales ont été présentés comme des initiatives stratégiques visant à améliorer les infrastructures de base dans le pays. Cependant, des accusations de mauvaise gestion et de détournement de fonds ont rapidement surgi, créant une vague d’indignation au sein de l’opinion publique. Les investigations ont porté sur les montants alloués à ces projets, avec des allégations selon lesquelles une grande partie de ces fonds auraient été détournée par des responsables à différents niveaux de l’administration et des entreprises impliquées.
Les enjeux de ce procès sont donc considérables, tant en termes de justice sociale que de gouvernance publique. La société civile suit de près l’évolution de cette affaire, espérant que la justice rendra un verdict qui favorisera la transparence et la responsabilité dans la gestion des fonds publics.