Dans une déclaration virulente, Noel Tshiani, figure de proue du mouvement politique en République Démocratique du Congo, a vivement réagi aux positions récemment exprimées par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et son secrétaire général, Mgr Marcel Utembi Nshole. Selon lui, ce dernier ne dit « pas la vérité », mettant en cause l’intégrité et la crédibilité de la CENCO dans ses prises de position vis-à-vis de la classe politique et de l’Opposition.
« À force de nier, la CENCO perd sa crédibilité », a déclaré Tshiani, soulignant que l’Église catholique semblait de plus en plus se détourner de sa mission spirituelle pour s’engager dans des actions politiques partisanes. Il accuse l’épiscopat de tenter de nuire à ses initiatives politiques, notamment en s’opposant à la présentation de sa « Loi Tshiani » à travers des actions concrètes dans les églises.
En effet, Tshiani a rappelé que, lors de la présentation de son livre *De père et de mère : quel avenir pour la RDC*, qui défend une vision conservatrice de la famille congolaise, la CENCO avait pris des mesures pour empêcher cet événement. « La CENCO avait donné des instructions à l’église catholique Notre Dame de Fatima et au Sacré Cœur de ne pas autoriser de telles activités dans leurs salles de conférence », a précisé Tshiani, dénonçant une forme de censure exercée par l’Église à son encontre.
Il n’a pas non plus manqué de mentionner l’interdiction par la CENCO du CEPAS (Centre d’Étude pour l’Action Sociale) de publier son ouvrage, soulignant un climat d’intolérance à l’égard de ses idées et de ses projets politiques. Pour Tshiani, ces actions témoignent d’une dérive de l’Église catholique qui, selon lui, se trouve en association avec l’Opposition politique, ce qui nuirait gravement à son autorité morale et à sa neutralité.
« En s’associant ouvertement à l’Opposition, la CENCO discrédite l’Église catholique », a-t-il insisté, exprimant ses inquiétudes quant à l’indépendance de l’institution. Il estime que, en se positionnant politiquement, l’Église perd sa crédibilité auprès de ceux qui attendent d’elle une posture apolitique, fidèle à ses principes spirituels.
Cette attaque de Tshiani survient alors que la CENCO est régulièrement critiquée pour ses prises de position politiques dans un contexte congolais déjà très polarisé. Alors que certains y voient une défense des valeurs démocratiques et un contre-pouvoir face aux dérives du gouvernement, d’autres, comme Tshiani, estiment que l’institution religieuse dépasse son rôle spirituel pour s’immiscer dans les affaires politiques du pays, une dérive qu’il juge dangereuse.
Dans ce climat tendu, les relations entre l’Église catholique et certains acteurs politiques, dont Tshiani, risquent de se dégrader davantage, alors que la CENCO continue de jouer un rôle clé dans les débats sur l’avenir politique de la RDC.