Selon le dernier rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), environ 6,2 millions de personnes en République démocratique du Congo pourraient être confrontées à des niveaux de crise ou d’urgence de la faim, alors que l’insécurité alimentaire globale reste stable et s’est même aggravée dans l’est du pays.
Plus de 25 millions de personnes restent confrontées à des niveaux de crise ou d’urgence de l’insécurité alimentaire dans ce pays de la région des Grands lacs.
En un trimestre, 800 000 personnes supplémentaires sont menacées par la faim, selon les chiffres de l’IPC. Dans un communiqué, le Représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Aristide Ongone Obame, a souligné la nécessité d’agir pour fournir un soutien adéquat aux moyens de subsistance. La FAO s’est engagée à renforcer la résilience des ménages face à l’insécurité alimentaire en se concentrant sur les impacts du changement climatique dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage.
La violence armée, la persistance du conflit et l’augmentation des prix des denrées alimentaires ont conduit à une grave insécurité alimentaire touchant les personnes déplacées et les rapatriés. Selon la FAO et le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM), la situation s’est aggravée dans les provinces orientales de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
En raison du conflit et des déplacements continus, on estime que 6,2 millions de personnes devraient faire face à des niveaux de crise ou d’urgence alimentaire, contre 5,4 millions à la mi-2024. En raison des inondations intenses, le Tanganyika est actuellement la province la plus affectée par l’insécurité alimentaire en RDC.
Malgré des niveaux élevés de faim, la République démocratique du Congo dispose de terres fertiles et de ressources en eau abondantes, ce qui lui confère la capacité intrinsèque d’atteindre l’autosuffisance en matière de production alimentaire. Cependant, plusieurs facteurs sous-jacents tels que l’intensification des conflits dans l’est du pays, l’impact du changement climatique et des épidémies, ainsi que le manque d’investissement dans le développement rural entravent la réalisation de cet objectif d’autosuffisance alimentaire.
Le conflit dans l’est de la RDC a entraîné des perturbations dans la production agricole vitale et le développement des infrastructures essentielles. Cette crise est alimentée par l’évolution des groupes armés et des luttes pour les ressources, exacerbée par des tensions géopolitiques profondément enracinées. Ainsi, plus de 6,5 millions de personnes sont actuellement déplacées dans les provinces orientales de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Écrit par : Christian Batufueni