Le débat sur la révision ou le changement de la Constitution de la République Démocratique du Congo continue de diviser l’opinion publique. Dans ce contexte, l’Église du Christ au Congo (ECC) s’invite dans les discussions en annonçant, ce jeudi 5 décembre, qu’elle réunira prochainement son comité exécutif national pour réfléchir aux solutions à apporter aux défis actuels du pays, notamment ceux relatifs à la situation sécuritaire à l’Est et aux débats constitutionnels.
Le président national de l’ECC, le révérend docteur André-Gédéon Bokundoa, a exprimé son souci de suivre de près l’évolution des discussions autour de l’accord de Luanda, ainsi que les échanges concernant la Constitution du 18 février 2006. L’Église se positionne comme un acteur important du dialogue national, appelant à un cadre de concertation apaisé et consensuel pour aborder ces questions cruciales.
Un appel à la concertation nationale
Dans un communiqué rendu public, l’ECC annonce qu’elle mettra en place son comité exécutif national dans les semaines à venir. Ce comité sera chargé d’analyser les différents enjeux sécuritaires et politiques qui affectent la stabilité du pays. L’objectif est de proposer des solutions « idoines et consensuelles » pour surmonter les défis de l’heure, y compris la gestion de la crise dans l’Est du pays, où les groupes armés continuent de semer la terreur et de déstabiliser la région.
Dans le même temps, l’Église invite les Congolais à rester unis face aux tensions autour de la révision de la Constitution. Le président de l’ECC appelle à un cadre de débat « consensuel et apaisé » pour toute initiative visant à changer la loi fondamentale, soulignant que de telles décisions doivent être prises dans l’intérêt supérieur de la Nation, loin des divisions partisanes qui caractérisent actuellement le débat public.
Le rôle de l’ECC dans la résolution des crises
Le président Bokundoa a également réitéré la volonté de l’Église du Christ au Congo de jouer un rôle de médiateur et de facilitateur dans le dialogue entre les différentes forces sociales et politiques du pays. Selon lui, l’Église se met à la disposition de toutes les couches sociales du pays pour contribuer à la résolution pacifique des problèmes, qu’ils soient d’ordre sécuritaire ou politique.
L’ECC, en tant qu’institution religieuse influente et porteuse de valeurs morales, s’engage ainsi à promouvoir des discussions respectueuses et ouvertes, afin que les choix décisifs pour l’avenir de la RDC soient faits dans un esprit de solidarité et d’unité nationale. En appelant à une révision de la Constitution uniquement si cela est fait dans un esprit de dialogue et de compréhension mutuelle, l’Église espère éviter les risques de tensions et de divisions qui pourraient nuire à la cohésion du pays.
L’appel à la sérénité face à la crise
Le climat de tension, particulièrement exacerbée par les positions opposées sur la révision constitutionnelle, ne semble pas décourager l’Église du Christ au Congo. Le président Bokundoa rappelle que l’enjeu principal est de préserver l’unité nationale et d’éviter la polarisation excessive qui pourrait fragiliser les avancées démocratiques réalisées depuis la promulgation de la Constitution de 2006. Pour ce faire, l’ECC invite les acteurs politiques, les autorités et la population à éviter la violence verbale et à privilégier la négociation.
Le communiqué se conclut par un message de paix et d’espoir, soulignant que les Congolais doivent s’unir pour relever les défis auxquels le pays est confronté, en particulier dans un contexte où la crise sécuritaire à l’Est menace d’aggraver la situation sociale et politique.