Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a exprimé, ce jeudi 9 janvier 2025, sa détermination à poursuivre le processus de paix lancé à Luanda, malgré les « manœuvres » et les obstacles posés par les autorités rwandaises. La ministre d’État en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a fait cette déclaration lors d’un briefing de presse co-animé avec le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, ainsi que le porte-parole de l’armée congolaise, le général-major Sylvain Ekenge.
La chef de la diplomatie congolaise a réaffirmé que la solution à la crise diplomatique entre la RDC et le Rwanda résidait toujours dans le processus de Luanda, soutenu par le président angolais João Lourenço, facilitateur du dialogue. Elle a insisté sur le fait que le processus était mis à l’épreuve en raison du comportement jugé non coopératif de Kigali, mais que la RDC était prête à poursuivre l’initiative tant que des signes de bonne foi seraient observés du côté du Rwanda.
« Pour nous, le processus de Luanda a encore lieu d’être. Il est mis à l’épreuve à cause du comportement du Rwanda. Nous allons attendre et voir si le Rwanda va peut-être retrouver le chemin de la raison », a déclaré Thérèse Kayikwamba, ajoutant que la RDC restait résolue à œuvrer pour la paix.
La ministre a également réitéré la position du gouvernement congolais, affirmant que la RDC respectait l’autorité du facilitateur angolais et continuait à croire fermement que la paix ne pourrait être atteinte que par le biais de ce processus. « Si le processus de Luanda devait reprendre avec des raisons fiables, nous y retournerions. Nous avons toujours insisté sur le fait que la solution à ce problème se trouve uniquement à Luanda, pas à Zanzibar, ni ailleurs », a-t-elle souligné.
Kayikwamba a par ailleurs rappelé l’absence du président rwandais, Paul Kagame, à la réunion du 15 décembre 2024 à Luanda, où il avait décliné l’invitation de son homologue angolais, un geste qu’elle a interprété comme un manque de volonté de collaborer dans ce cadre de négociation. Elle a également précisé que le déplacement du président congolais à Luanda était un signal fort de la volonté de la RDC de privilégier la diplomatie et la recherche de solutions pacifiques au conflit.
La ministre a conclu en soulignant que la RDC restait fidèle à ses engagements de paix, mais attendait de Kigali un changement de posture pour permettre une avancée significative dans les négociations. La tension reste donc palpable entre les deux pays voisins, alors que la communauté internationale continue de suivre de près l’évolution de la situation dans la région des Grands Lacs.