La situation diplomatique tendue entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda vient de prendre une tournure inattendue. Les Léopards Seniors Messieurs de handball ont annoncé leur intention de boycotter la 27e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de handball, prévue au Rwanda en 2025. Cette décision radicale résulte de la guerre d’agression menée par le Rwanda contre la RDC, qui, depuis janvier dernier, a causé la mort de plus de 8 000 Congolais et forcé des millions de personnes à fuir leur foyer.
Le président de la Fédération de handball de la RDC (FEHAND), Amos Mbayo, a officiellement communiqué cette position à la Confédération africaine de handball (CAHB) dans une lettre datée du 21 février 2025. Un document cosigné par le secrétaire général de la fédération, un signe de l’unité au sein de l’organisation congolaise face à cette crise.
Une Protestation Contre l’Agression
Dans la lettre adressée à la CAHB, Amos Mbayo exprime clairement les raisons du boycott. Le président de la FEHAND dénonce la situation sécuritaire incertaine et les tensions géopolitiques qui pèsent lourdement sur les sportifs congolais. Il indique : « C’est notre manière de protester face à un pays agresseur et génocidaire du peuple RD-congolais. » Ces mots illustrent l’indignation et la révolte des joueurs et dirigeants sportifs congolais, qui refusent de jouer dans un pays qu’ils considèrent responsable des souffrances endurées par leur peuple.
Une Demande de Délocalisation
Le boycott annoncé par les Léopards ne se limite pas à un simple retrait de la compétition. La Fédération congolaise exige que la Coupe d’Afrique des nations de handball 2025 soit délocalisée dans un autre pays africain, où les conditions de sécurité seront garanties. Cette demande reflète la volonté de la RDC de dénoncer la situation tragique qui frappe son territoire et de rappeler la solidarité des pays africains face aux agressions extérieures.
Les responsables sportifs de la RDC, tout comme les athlètes eux-mêmes, estiment qu’il est inconcevable de participer à une compétition internationale dans un contexte aussi tendu et perturbé par des actes de guerre. Le boycott devient ainsi un geste de solidarité envers les victimes de la guerre et un appel à la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures concrètes contre l’agression rwandaise.
Un Signal Fort
Cette décision marque un tournant dans la manière dont les athlètes congolais expriment leur désaveu face à l’injustice et aux violations des droits humains. Alors que la RDC traverse une période particulièrement difficile, les Léopards de handball offrent un exemple de résistance et de courage, en mettant en lumière la détresse de leur pays à travers leur sport.
Leurs actions résonnent comme un appel à l’unité nationale et à l’attention de la communauté internationale. Il ne fait aucun doute que cette prise de position aura des répercussions bien au-delà du domaine sportif, en portant le combat de la RDC sur la scène internationale.
La Fédération congolaise de handball attend désormais une réponse de la CAHB et des autres instances sportives continentales, qui devront se prononcer sur la faisabilité d’une délocalisation de l’événement. La situation reste ouverte, mais le message des Léopards est clair : la RDC ne pourra pas ignorer cette guerre, et l’unité du continent africain est plus que jamais essentielle pour soutenir la justice et la paix.
Samuel Mutoni
