Après la prise de Bukavu par les rebelles du M23/AFC, la ville d’Uvira a été désignée comme chef-lieu provisoire de la province du Sud-Kivu. Le gouverneur Jean-Jacques Pulusi et environ 600 militaires et policiers, qui s’étaient repliés au Burundi, sont désormais de retour à Uvira, marquant une tentative de réorganisation des autorités provinciales face à l’avancée des forces rebelles.
Un repli stratégique après la chute de Bukavu
La chute de Bukavu aux mains du M23/AFC a marqué un tournant majeur dans l’escalade des violences à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Face à cette menace, le gouverneur Jean-Jacques Pulusi, accompagné de plusieurs responsables militaires et policiers, avait trouvé refuge temporairement au Burundi. Leur retour à Uvira vise à maintenir une certaine continuité dans la gouvernance provinciale et à réorganiser la riposte face à la progression des rebelles.
Selon des sources locales, les forces loyalistes tentent de renforcer leurs positions dans cette ville stratégique située sur les rives du lac Tanganyika, à la frontière avec le Burundi. Uvira pourrait ainsi servir de base arrière pour une éventuelle contre-offensive en vue de la reconquête de Bukavu.
Une situation sécuritaire critique
L’occupation de Bukavu par le M23/AFC intensifie les inquiétudes quant à la stabilité du Sud-Kivu, une province déjà marquée par des décennies de conflits armés. Les populations locales expriment une profonde inquiétude face à la recrudescence des combats et au risque de nouvelles exactions.
De son côté, le gouvernement central à Kinshasa se retrouve sous pression pour mettre en place une réponse militaire et diplomatique adaptée à cette crise. Alors que les autorités tentent de rassurer la population, la question de l’efficacité des forces de défense et de la coopération régionale demeure au centre des préoccupations.
Quel avenir pour le Sud-Kivu ?
Le déplacement du centre administratif provincial vers Uvira illustre la gravité de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Si ce repli permet aux autorités locales de maintenir un semblant de gouvernance, il pose également des questions sur la capacité de l’État congolais à reprendre rapidement le contrôle des territoires conquis par les groupes rebelles.