Le député David Wagner du parti déi Lénk a adressé, mardi 25 février, une question élargie au ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur du Luxembourg concernant la position du pays sur le conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et son refus d’appuyer des sanctions contre des hauts responsables rwandais.
Selon Wagner, le Luxembourg aurait été le seul pays à s’opposer à l’adoption de sanctions lors du Conseil Affaires étrangères de l’Union européenne (CAE) du 24 février, une décision qui aurait empêché leur mise en œuvre. D’après un article du Luxemburger Wort publié le 25 janvier, plusieurs sources diplomatiques confirment que cette opposition aurait constitué un veto bloquant.
Dans sa demande, le député rappelle que le Rwanda est accusé d’un soutien militaire au M23, un groupe rebelle sévissant dans l’Est de la RDC, en violation du droit international. Une position déjà dénoncée par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui exige, via la résolution 2773, le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais.
Pour justifier sa position, le ministère des Affaires étrangères luxembourgeois a indiqué que le ministre avait préféré attendre l’issue des efforts de médiation africaine avant d’envisager toute sanction, afin de ne pas compromettre les négociations en cours.
David Wagner souhaite ainsi obtenir des éclaircissements sur cette posture diplomatique et sur l’éventualité d’un changement de position du Luxembourg en matière de politique étrangère au sein de l’Union européenne, notamment concernant l’abandon du principe d’unanimité dans ce domaine.
Cette interpellation relance le débat sur le rôle du Luxembourg dans les décisions européennes liées aux crises africaines, alors que la situation dans l’Est de la RDC continue de susciter des inquiétudes à l’international.
Samuel Mutoni