Olivier Kamitatu
La crise qui secoue la République Démocratique du Congo (RDC) est profonde, complexe et multiforme. Au cœur de cette tourmente, l’ingérence étrangère, la corruption systémique et l’absence d’une gouvernance forte et visionnaire figurent parmi les causes majeures du chaos qui gangrène le pays. Il est grand temps de sortir de ce cercle vicieux et de privilégier la voie du dialogue national et de la réconciliation entre Congolais. En ce sens, il convient de poser des questions cruciales sur la manière dont les autorités congolaises ont géré la situation et sur les positions de certains acteurs internationaux.
Une présence étrangère qui alimente la guerre :
La présence des troupes rwandaises en RDC est non seulement inacceptable, mais elle est également un catalyseur de la violence et de l’instabilité dans l’Est du pays. Comment expliquer qu’une nation souveraine tolère l’occupation de son territoire par des troupes étrangères, sous prétexte de lutter contre des groupes armés, tout en refusant de dialoguer avec ses propres citoyens pour résoudre la crise interne ? Cette présence doit être condamnée sans ambiguïté, tout comme celle des FDLR, qui continuent de commettre des atrocités dans l’impunité la plus totale.
Loin d’être une solution, la guerre en RDC semble être devenue un véritable business pour un petit groupe d’individus qui profitent des souffrances de la population. En dépensant des milliards de dollars dans des équipements militaires inaccessibles, tout en laissant des jeunes soldats affamés et mal équipés sur le front, la corruption et l’inefficacité du gouvernement de Félix Tshisekedi sont plus évidentes que jamais. Cette gestion erratique des ressources et des priorités met en lumière l’incapacité de l’État congolais à répondre aux véritables besoins du peuple.
La gestion des fonds internationaux : un double standard :
Le cas des fonds internationaux est tout aussi préoccupant. Alors que des pays comme le Rwanda sont salués pour l’utilisation transparente des fonds du FMI et de la Banque mondiale, la RDC semble incapable de justifier les milliards de dollars qui ont disparu sans avoir d’impact visible sur la vie de ses citoyens. Entre 2020 et 2024, 4 milliards de dollars alloués à la RDC se sont évaporés, sans que l’on en perçoive les fruits. Pourquoi ce silence sur la gestion des fonds congolais ? Pourquoi ces mêmes experts qui dénoncent la situation en RDC ferment-ils les yeux sur la corruption endémique et les détournements à grande échelle qui sévissent à Kinshasa ?
Il est incompréhensible que certains appelants à des sanctions contre le Rwanda choisissent de fermer les yeux sur la réalité de la gouvernance en RDC, un État qui fait partie des plus corrompus au monde. Le peuple congolais mérite mieux que des leaders qui dissimulent leur richesse dans des paradis fiscaux tout en laissant leur population s’enfoncer dans la pauvreté.
Le chemin du dialogue inclusif :
La véritable issue à la crise congolaise réside dans la réconciliation nationale, non dans l’escalade militaire ou la répression des voix dissidentes. Le dialogue politique inclusif proposé par des institutions comme la CENCO et la Cjpsc_Ecc est la voie de sortie. Il est essentiel que tous les Congolais, quelles que soient leurs divergences politiques ou régionales, se rassemblent pour trouver des solutions durables à la crise. Le retrait des troupes étrangères, le démantèlement des groupes armés locaux et le retour à la paix seront possibles lorsque le gouvernement congolais adoptera une approche plus inclusive et responsable.
Le peuple congolais doit retrouver sa souveraineté et son dignité. C’est seulement en rétablissant la confiance entre les gouvernants et les gouvernés que le Congo pourra espérer sortir du cycle de violence qui le détruit. L’inaction, l’aveuglement et la corruption ne peuvent plus être des options. Le temps est venu de placer la RDC sur la voie de la réconciliation, de la paix et de la prospérité.