Depuis son départ du pouvoir en 2019, l’ancien président Joseph Kabila a vu son influence politique s’éroder avec l’affaiblissement du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) et de sa plateforme, le Front Commun pour le Congo (FCC). De nombreux cadres ont quitté le navire, mais un noyau dur de fidèles continue de lui témoigner son attachement. Aujourd’hui, selon nos informations, Kabila, surnommé Shina Rambo, s’attelle à la restructuration de son staff et de son parti, marquant ainsi un possible retour stratégique sur la scène politique.
Un entourage resserré et fidèle
Exilé depuis plusieurs années, Joseph Kabila demeure accompagné de ses plus proches collaborateurs. Parmi eux, Martin Tchamlesso, ancien directeur des domaines présidentiels et fils de Godefroid Tchamlesso, compagnon de lutte de Laurent-Désiré Kabila dans le maquis de Fizi. Autre figure incontournable de son cercle restreint, Barnabé Kikaya Bin Karubi, ancien conseiller diplomatique, est resté à ses côtés malgré son propre exil, survenu après des révélations sur une supposée affaire de cartes bancaires liées au Trésor public.
Dans le domaine de la communication, Barbara Nzimbi, ancienne journaliste kinoise, joue depuis 2021 un rôle central en assurant la gestion de l’image de l’ancien président. Un autre proche, Patient Sayiba Tambwe, ancien directeur général de l’OGEFREM, a récemment renforcé ses liens avec Kabila. Présent dans son cortège lors des obsèques du président Sam Nujoma à Windhoek, il symbolise l’influence persistante du Raïs au sein de certains cercles politiques et diplomatiques africains.
Par ailleurs, José Sele Yalaghuli, ancien ministre des Finances et désormais professeur en Afrique du Sud, continue d’entretenir des relations privilégiées avec l’ancien chef de l’État, soulignant la présence de Kabila dans les cercles académiques et économiques du continent.
Un PPRD en pleine restructuration
Face à l’effritement de son parti, Joseph Kabila a entamé une réorganisation du PPRD pour préserver son influence politique. Dans cette nouvelle configuration, Aubin Minaku, ancien président de l’Assemblée nationale, devient le numéro 2 du parti, tandis qu’Emmanuel Ramazani Shadary conserve son poste de secrétaire permanent. Plusieurs figures historiques du parti, dont André Kimbuta, Ferdinand Kambere et Henri Mova Sakanyi, continuent de jouer un rôle actif.
Du côté de la jeunesse, Kabila bénéficie du soutien d’un groupe engagé, notamment Jean Serge Tshiben, Jimmy Kitenge, Arlette Odia, Serge Kadima et Patrick Nkanga. À cela s’ajoute Junior Mpetshi, dont l’ASBL Kabila Forever reste mobilisée en faveur du retour de l’ancien président sur la scène politique.
Un FCC affaibli mais toujours en mouvement
Le FCC, autrefois l’une des plus grandes plateformes politiques du pays, a subi d’importantes défections, mais certains cadres demeurent loyaux à Joseph Kabila. Parmi eux, Raymond Tshibanda, Bruno Tshibala, Thomas Luhaka, José Makila et Martin Kapika préfèrent désormais la discrétion, face aux pressions politiques exercées sur les opposants. Malgré cette prudence, ils restent des acteurs clés de la galaxie kabiliste.
Un retour en préparation ?
Cette recomposition stratégique du PPRD et la réorganisation de l’entourage de Joseph Kabila traduisent une volonté manifeste de préserver son influence en RDC. Si l’ancien président reste silencieux sur ses intentions, ces réajustements suggèrent un possible repositionnement en vue des prochaines échéances politiques.
Joseph Kabila prépare-t-il son retour actif sur la scène politique congolaise ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : le Raïs n’a pas encore tourné la page du pouvoir.