Le personnel administratif de l’Assemblée provinciale de Kinshasa a annoncé, ce mercredi 19 mars 2025, une cessation de travail illimitée pour protester contre le non-paiement de leurs salaires depuis plus de trois mois. Ils accusent le bureau et les députés provinciaux d’avoir augmenté leurs propres émoluments tout en s’appropriant l’intégralité de la dotation budgétaire de l’institution, évaluée à 2 milliards de francs congolais.
Selon la déclaration signée par les agents, cette situation découle du non-respect des instructions du président de la république, Félix Tshisekedi, qui avait ordonné une réduction du train de vie des institutions dans le cadre de l’effort de guerre. « Au lieu d’appliquer cette mesure, le bureau et les députés provinciaux ont décidé d’augmenter leurs émoluments et de s’accaparer de la totalité de la dotation budgétaire, nous laissant sans salaire depuis plus de trois mois », dénoncent-ils.
Les agents rappellent que les articles 145 et 146 du règlement intérieur de l’zssemblée provinciale garantissent le paiement régulier du personnel. Leur non-application constitue, selon eux, une « violation grave » des droits des travailleurs.
Face à cette situation, les grévistes lancent un appel pressant au président Félix Tshisekedi afin qu’il intervienne pour rétablir l’équilibre budgétaire et garantir le paiement de leurs salaires. « Nous demandons au chef de l’État, garant du bon fonctionnement des institutions, d’avoir un regard particulier sur cette injustice que nous subissons », insistent-ils.
En attendant une réponse à leurs revendications, le personnel administratif a arrêté plusieurs mesures de protestation : L’arrêt immédiat du travail jusqu’à nouvel ordre, le boycott de la rentrée parlementaire de la session ordinaire du 31 mars 2025 et l’organisation de manifestations d’envergure pour faire entendre leur voix
Cette fronde sociale risque de perturber le bon fonctionnement de l’Assemblée provinciale, à quelques jours seulement de l’ouverture de la session de mars. Pour l’instant, ni le Bureau de l’Assemblée ni les députés mis en cause n’ont réagi à ces accusations.
Samuel Mutoni