L’ancien ministre Félix Kabange Numbi sort du silence et adresse une lettre ouverte au député Steeve Mbikayi, qu’il accuse de vouloir charger injustement Joseph Kabila. Dans un ton ferme, Kabange refuse que l’ancien président soit tenu pour responsable de l’instabilité actuelle à l’Est du pays. « Ce n’est pas Kabila qui a échoué à Goma, mais bien le président en fonction », écrit-il.
L’ancien ministre rappelle que Kabila a toujours été un homme de paix. Il cite en exemple sa gestion de la crise du M23 en 2013, son rôle dans le dialogue de Sun City et sa décision de céder pacifiquement le pouvoir après les élections. Pour lui, accuser Kabila de soutenir la rébellion est non seulement faux, mais dangereux pour la cohésion nationale.
Au sujet de l’Est, Kabange est catégorique : la situation sécuritaire s’est dégradée sous Félix Tshisekedi malgré ses promesses de pacification. Il dénonce un manque de leadership, une diplomatie confuse et une armée désorganisée. Selon lui, il est trop facile de détourner l’attention en attaquant Kabila au lieu d’assumer les responsabilités du moment.
L’ancien ministre va plus loin en affirmant que Kabila est en exil forcé, sa sécurité étant menacée par un régime qui cherchait un coupable à ses échecs. Malgré cela, dit-il, l’ancien président reste un guide moral, un homme d’État qui continue de penser au pays et non à son intérêt personnel.
Il accuse en outre les proches du pouvoir d’attiser les divisions et de créer de fausses polémiques pour masquer l’échec politique. Il appelle à un retour à l’unité et au respect des acteurs historiques du pays, au lieu de vouloir réécrire l’histoire pour des calculs politiciens.
Dans ce texte offensif, ce proche de Kabila donne le ton : le FCC ne restera pas silencieux face aux attaques. Il réaffirme que Joseph Kabila reste un acteur important de la vie nationale, et que toute tentative de diabolisation est vouée à l’échec. Le message est clair : l’ancien président ne sera pas le bouc émissaire des échecs actuels.
Samuel Mutoni