Le gouvernement congolais a, selon Seth Kikuni, officiellement rejoint la position longtemps défendue par l’opposition, en signant une déclaration dite « conjointe » avec l’AFC/M23 sous la médiation du Qatar. Pour l’opposant, cette démarche marque un tournant dans la gestion du conflit à l’Est du pays, qu’il qualifie d’« aveu politique ».
Dans une déclaration publiée ce jeudi 24 avril sur sa page Facebook, Seth Kikuni affirme que le pouvoir reconnaît, sans l’admettre publiquement, que le M23 est une insurrection armée aux revendications politiques, et non un simple bras armé du Rwanda. Il estime que Kinshasa admet ainsi la nécessité d’un dialogue inclusif, seule voie selon lui pour traiter les causes profondes et les conséquences du conflit.
L’opposant pointe également l’urgence de mettre un terme aux représailles contre les civils injustement accusés de collusion avec la rébellion, et demande au gouvernement de présenter des excuses publiques pour avoir, pendant des mois, affirmé qu’aucune négociation avec l’AFC/M23 n’aurait lieu.
Il critique aussi certains hauts responsables du régime qu’il qualifie de populistes, appelant à un recadrage immédiat. Sont notamment visés Constant Mutamba, ministre de la Justice ; Christian Bosembe, président du CSAC ; et Jacquemain Shabani, récemment ministre de l’Intérieur.
« Ce régime ne gouverne plus, il improvise », tranche Kikuni, dénonçant une politique de communication fondée sur les slogans et les effets d’annonce.
