Dans un communiqué consulté à NéO Africa mardi 12 août, l’armée congolaise a accusé les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, d’avoir mené plusieurs attaques dans l’est du pays, violation des accords signés à Washington et à Doha.
L’ arméé congolaise a affirmé se réserver le droit de répondre aux provocations, intensifiant ainsi les tensions dans une région déjà instable.
Cette déclaration intervient un jour après que le M23 a accusé les forces congolaises de renforcer leurs troupes et de ne pas respecter les termes d’une déclaration de principes signée le 19 juillet à Doha, qui appelait à un cessez-le-feu permanent. Les deux parties se livrent à des échanges de reproches, rendant la situation encore plus complexe.
Les négociations de paix, qui devaient reprendre à Doha la semaine dernière, ont été reportées, laissant les espoirs d’une résolution pacifique s’évanouir. Selon la déclaration de principes, le Congo et le M23 s’étaient engagés à entamer des discussions d’ici le 8 août, visant un accord final d’ici le 18 août. Toutefois, aucune des deux parties ne dispose actuellement de délégation à Doha.
Bertrand Bisimwa, le chef du M23, a déclaré la semaine dernière que les rebelles n’avaient pas reçu d’invitation aux pourparlers, tandis qu’un autre leader rebelle, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a affirmé que le groupe n’irait pas à Doha tant que Kinshasa ne respecterait pas la déclaration de principes, notamment en libérant leurs membres détenus.
Le communiqué de l’armée congolaise a révélé que le M23 mène des attaques quasi quotidiennes contre ses positions, tandis qu’un précédent communiqué du M23 indiquait d’importants mouvements de troupes et déploiements de matériel militaire par l’armée congolaise dans plusieurs zones stratégiques.
Ces pourparlers, soutenus par le Qatar, se déroulent parallèlement à une initiative diplomatique de l’administration du président américain Donald Trump, impliquant le Congo et le Rwanda. Washington espère que ces efforts mèneront à une paix durable, attirant ainsi des milliards de dollars d’investissements occidentaux dans une région riche en ressources naturelles, telles que le tantale, l’or, le cobalt, le cuivre et le lithium.
Depuis janvier, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de Goma, la plus grande ville de l’est du Congo, marquant une avancée significative qui leur a permis de contrôler plus de territoire que jamais auparavant. Le Rwanda, qui a toujours nié soutenir le M23, affirme que ses forces agissent en état de légitime défense face à l’armée congolaise et aux miliciens hutus liés au génocide de 1994.
La situation reste tendue et incertaine, avec des conséquences potentielles sur la stabilité de la région et sur les efforts de paix en cours.
Rédaction