Quelques heures après l’appel solennel de Félix Tshisekedi à Paul Kagame au sujet du conflit opposant la RDC et le Rwanda, Martin Fayulu, l’un des leaders de l’opposition congolaise, a réagi avec fermeté. Il estime que les déclarations du Chef de l’État passent à côté des véritables causes de la crise qui ronge la République démocratique du Congo (RDC).
Dans une déclaration publiée le 10 octobre sur son compte X, l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 a déclaré : « Félix Tshisekedi doit comprendre que la crise en RDC a des causes internes — institutions illégitimes, corruption et impunité, armée affaiblie — et externes — convoitise du Rwanda et de l’Ouganda, projet de balkanisation. »
Pour Fayulu, l’appel à la paix ne saurait suffire s’il n’est pas accompagné d’une introspection sérieuse sur les dysfonctionnements internes qui affaiblissent l’État congolais. Il déplore que l’accent soit mis uniquement sur la diplomatie extérieure, sans engagement réel pour restaurer la légitimité démocratique et l’efficacité des institutions nationales.
« La paix ne se décrète pas dans les salons européens. Elle se construit dans la vérité, la justice et la cohésion nationale », a martelé Fayulu, appelant à un dialogue inclusif réunissant toutes les forces vives du pays.
Lors d’un forum international sur la paix et la sécurité en Afrique, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a prononcé un discours devant des responsables politiques, diplomates et acteurs de la société civile. À cette occasion, il a lancé un appel fort et public à son homologue rwandais, Paul Kagame, en vue d’apaiser les tensions entre les deux pays et de ramener la paix dans l’est de la RDC, en proie à des violences persistantes.
Cette prise de position de Félix Tshisekedi continue d’alimenter le débat sur la scène sociopolitique congolaise. Certains saluent son ton apaisé et sa volonté de dialogue, tandis que d’autres critiquent ce qu’ils considèrent comme une posture trop conciliante face à un agresseur présumé.
Ainsi, la question de la paix en RDC demeure complexe, nécessitant une approche équilibrée entre la diplomatie internationale et une réelle réforme interne pour traiter les racines du conflit.
Samuel Nakweti