Kinshasa, 27 août 2025 – Ce matin, un important dispositif sécuritaire est déployé autour du siège de la Cour de cassation, situé dans la commune de la Gombe. Cette mesure préventive fait suite à l’imminence du prononcé de l’arrêt concernant l’affaire de la présumée tentative de détournement de 19 millions USD impliquant l’ancien ministre d’État à la Justice, Constant Mutamba.
Des agents de la Police nationale congolaise encadrent chaque accès menant à la Cour, garantissant ainsi la sécurité de cette haute instance judiciaire. L’objectif est de permettre aux juges de rendre leur décision dans le calme et l’indépendance, malgré la présence de sympathisants des politiques impliqués dans le procès.
Le ministère public a requis une peine sévère : dix ans de travaux forcés pour Mutamba, assortis d’une inéligibilité de dix ans après l’exécution de sa peine, ainsi que la privation du droit à la libération conditionnelle. De plus, l’ancien ministre pourrait être définitivement exclu des fonctions publiques.
Ce procès a été ouvert après des révélations sur une tentative de détournement de fonds publics destinés à la construction d’une prison moderne à Kisangani, dans la province de la Tshopo. Ce projet s’inscrivait dans un programme visant à améliorer les conditions carcérales à travers le pays.
Au cours des audiences, l’accusation a évoqué l’existence d’un compte courant suspect, utilisé par des proches de Mutamba – dont plusieurs sont actuellement introuvables – pour retirer des fonds publics sans respecter les procédures légales. Selon le ministère public, ces fonds auraient été directement utilisés par l’ancien ministre et ses complices.
En revanche, la défense dénonce un procès politique, arguant qu’il vise à fragiliser une figure de l’opposition en raison de ses prises de position. Elle affirme que les fonds existent bel et bien et sont placés dans un compte sécurisé.
En ce 27 août, les juges de la Cour de cassation portent une lourde responsabilité. Le verdict attendu sera perçu comme un signal fort dans la lutte contre la corruption, tout en représentant un test face aux accusations d’instrumentalisation de la justice. Les yeux de la nation sont rivés sur cette décision cruciale.
Samuel Nakweti