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samedi, avril 19, 2025

Appel à un sursaut national lancé à Kinshasa contre la révision de la constitution

Plusieurs personnalités politiques, mouvements citoyens et partis de l’opposition ont lancé un appel unitaire, ce samedi 9 novembre 2024, contre la modification de la Constitution de la République Démocratique du Congo (RDC) et l’éventuel troisième mandat de Félix Tshisekedi. Cet appel a été formulé au cours d’une conférence de presse tenue à Kinshasa, dans un contexte où les tensions politiques en RDC sont de plus en plus palpables.

Un appel à la résistance contre un changement constitutionnel

Parmi les figures majeures de cet appel figurait Ados Ndombasi, président du regroupement Alternative 2028, un acteur politique influent qui a vivement dénoncé les intentions présumées du président Félix Tshisekedi de modifier la Constitution pour permettre un troisième mandat. Selon lui, l’annonce faite par Tshisekedi le 23 octobre 2024 depuis Kisangani, affirmant son désir de réviser la Constitution, constitue un acte de dictature.

« Congolaises et Congolais, la mère patrie, la RDC, vous appelle à un sursaut national contre la dictature de Félix Tshisekedi, en annonçant le 23 octobre dernier depuis Kisangani sa volonté de modifier la Constitution, » a déclaré Ados Ndombasi, lors de cette conférence. Il a souligné que cette tentative de modification de la loi fondamentale vise uniquement à permettre à Félix Tshisekedi de « s’octroyer un troisième mandat », et pourrait, à terme, mener à « un pouvoir à vie ».

Un appel à défendre la Constitution et la démocratie

Pour Ados Ndombasi, cette initiative de la présidence représente une grave dérive autoritaire et un mépris de l’intérêt général. Il a souligné que la démarche de Félix Tshisekedi dénote une volonté de « briser le pacte de la stabilité républicaine », soulignant que la seule issue envisagée par cette révision constitutionnelle serait une « bénéfice personnel » pour le président, au détriment du peuple congolais et de l’équilibre des pouvoirs.

« Le fait de vouloir prolonger son pouvoir au-delà des deux mandats constitutionnels est une initiative hasardeuse, qui met en péril l’avenir démocratique de la RDC », a insisté le leader d’Alternative 2028.

Ados Ndombasi a appelé les Congolais à se dresser contre ce qu’il a qualifié de « régression de la démocratie » en RDC. « Face à nos différents clivages, disons tous non au retour d’un pouvoir unique et à l’anarchie. Levons-nous et réaffirmons publiquement et en acte le fondement de notre Constitution, » a-t-il ajouté, soulignant la nécessité d’une action collective pour préserver les acquis démocratiques du pays.

Une mobilisation autour de l’article 64 de la Constitution

L’appel à la résistance lancé par Ados Ndombasi et ses alliés s’inscrit dans le cadre d’une initiative citoyenne prévue pour défendre l’esprit et la lettre de la Constitution, notamment en ce qui concerne l’article 64, qui interdit à toute personne exerçant une fonction publique de tenter de modifier la Constitution pour prolonger son mandat ou se maintenir indéfiniment au pouvoir.

« En tirant les leçons de notre histoire, nous avons ensemble décidé qu’aucun individu, d’aucune sorte, ne peut exercer plus de deux mandats à la tête du pays, » a affirmé Ados Ndombasi, appelant les Congolais à se rassembler pour défendre cette disposition fondamentale.

Les organisateurs de cette conférence ont insisté sur le caractère citoyen et ouvert à tous de leur mobilisation, invitant les patriotes de tous bords politiques à se joindre à ce mouvement pour préserver la stabilité et les principes démocratiques du pays.

Des figures de l’opposition et des mouvements citoyens en soutien

Plusieurs personnalités politiques et leaders de la société civile ont signé la déclaration commune contre le changement de la Constitution et le troisième mandat de Félix Tshisekedi. Parmi les signataires figuraient des figures de l’opposition comme Delly Sessanga, président du parti Envol, Jean-Claude Katende, président de l’ASADHO (Association pour la Défense des Droits Humains), et Fred Bauma, membre de Lucha (Lutte pour le Changement).

Delly Sessanga, qui est également un député national, a réaffirmé l’importance de respecter la Constitution et d’éviter tout processus qui pourrait conduire à un « repli autoritaire ». Jean-Claude Katende, pour sa part, a insisté sur le fait que « la révision constitutionnelle ne doit pas être un prétexte pour un projet personnel de maintien au pouvoir ».

Les mouvements citoyens comme Lucha ont, quant à eux, réitéré leur engagement à lutter pour la défense des libertés fondamentales et des droits des Congolais, en veillant à ce que la démocratie ne soit pas « confisquée par des intérêts personnels ».

Une situation tendue : Les prochaines étapes

Cet appel à la résistance, qui s’inscrit dans un contexte politique tendu, met en évidence les fractures au sein du paysage politique congolais. Tandis que certains soutiennent Félix Tshisekedi et sa vision pour le pays, une large partie de l’opposition et de la société civile continue de dénoncer ce qu’ils considèrent comme une tentative de concentration excessive de pouvoir.

Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir politique de la RDC, alors que la question du changement de la Constitution et d’un éventuel troisième mandat de Félix Tshisekedi reste au cœur des débats.

Le gouvernement, de son côté, n’a pas encore réagi officiellement à cette vague d’opposition, mais l’initiative citoyenne semble avoir trouvé un écho important, notamment au sein des acteurs politiques et sociaux qui restent vigilants face à toute tentative de modification des règles du jeu démocratique.

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