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vendredi, juin 27, 2025

Augustin Kabuya annonce une marche pour soutenir la révision constitutionnelle

Le secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Augustin Kabuya, a annoncé ce mardi 12 novembre 2024 que son parti se mobiliserait à travers tout le pays pour soutenir l’ambition du président Félix Tshisekedi dans le cadre du projet de modification de la Constitution. Ce projet suscite une vive opposition, notamment de la part des forces du Sursaut National, qui prévoient une marche ce jeudi 14 novembre pour faire pression sur le gouvernement et l’empêcher de poursuivre son initiative.

Lors de la « journée de la base » organisée par l’UDPS devant une foule enthousiaste de militants, Kabuya a réagi aux annonces des opposants, affirmant que son parti ne resterait pas silencieux face à cette contestation. Selon lui, le droit de manifester est légitime, mais si la marche des opposants se réalise ce jeudi, l’UDPS ripostera en organisant, samedi, une marche nationale d’une ampleur exceptionnelle.

Une Réponse en Force de l’UDPS

« Nous avons appris que les opposants vont marcher. Cela ne nous concerne pas, car c’est leur droit. Mais si, et seulement s’ils réussissent à marcher ce jeudi, nous leur répondrons samedi avec une marche hors du commun dans tout le pays, pour que le Congo sache que Félix Tshisekedi a un grand parti politique », a lancé Kabuya, déclenchant un tonnerre d’applaudissements parmi ses partisans.

Ce soutien à l’ambition du président Tshisekedi, qui est actuellement à son dernier mandat constitutionnel, se positionne comme une défense de la stabilité du pouvoir en place et une réaffirmation de la légitimité de son projet de révision de la Constitution. La mobilisation de l’UDPS vise ainsi à contrer les opposants, qui dénoncent une tentative d’extension du mandat présidentiel.

Kabuya Fustige les Critiques Contre la Constitution Actuelle

Le secrétaire général de l’UDPS a également justifié la nécessité de réviser la Constitution de 2006, qu’il considère comme imparfaite et responsable de nombreuses failles dans la gestion politique du pays. Kabuya a notamment exprimé son désaccord avec le système actuel qui attribue au Premier ministre la charge de conduire la politique gouvernementale. Selon lui, cette configuration est problématique, car c’est au président de la République que les électeurs adressent leurs doléances pendant la campagne.

« Le Premier ministre fera son travail jusqu’à la fin. Qu’il l’ait bien fait ou pas, cela ne l’engage pas. Au final, c’est le président de la République qui endossera toute la responsabilité. Est-ce normal ? Voulez-vous vraiment d’une telle constitution ? » a demandé Kabuya à la base, qui a répondu unanimement par un « non » retentissant.

Il a ajouté qu’il était difficile pour lui de comprendre le revirement de certains prélats catholiques, opposants et acteurs de la société civile, qui avaient jadis combattu le projet de révision constitutionnelle aux côtés de l’UDPS en 2006. Pour Kabuya, ceux qui s’accrochent à cette constitution actuelle sont suspects. Il a même mis en cause des éléments de la constitution qu’il juge dangereux pour l’unité nationale et la souveraineté du pays.

La Constitution et les Risques Perçus : L’Accusation de « Malédiction »

En prenant un ton accusateur, Kabuya a affirmé que certains aspects de la Constitution de 2006 étaient potentiellement nuisibles pour le pays. Il a ainsi dénoncé un article qu’il interprète comme menaçant la souveraineté du Congo. « Dans cette même constitution, il est dit que, pour sauvegarder l’unité de l’Afrique, nous devons céder une partie de notre pays au Rwanda. Est-ce ce que vous voulez ? », a-t-il interrogé ses militants.

Pour lui, la Constitution actuelle est une « malédiction » et une révision s’impose de toute urgence pour le bien-être du pays. Cette déclaration a reçu un accueil enthousiaste parmi ses partisans, qui ont exprimé leur soutien à cette vision.

Félix Tshisekedi Soutient la Révision Constitutionnelle

Le président de la République, Félix Tshisekedi, qui avait longtemps hésité à se prononcer sur la question de la révision de la Constitution, a finalement apporté son soutien à l’initiative de son parti. Lors d’une rencontre avec la population à Kisangani, dans la province de la Tshopo, Tshisekedi a annoncé la création d’une commission composée d’intellectuels et d’experts pour examiner la question en profondeur.

Cette annonce a renforcé la position de l’UDPS et a été interprétée comme un signal de détermination à avancer sur ce dossier sensible. Cependant, les opposants, parmi lesquels Martin Fayulu et Moïse Katumbi, ont vivement réagi, dénonçant ce qu’ils considèrent comme une tentative de prolongation illégale du mandat présidentiel sous couvert de révision constitutionnelle. Fayulu et Katumbi ont promis de s’opposer fermement à toute révision constitutionnelle qu’ils jugent contraire à l’intérêt du peuple congolais.

Réactions de l’Église et de la Société Civile

Les prélats catholiques, par l’intermédiaire de Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), ont exprimé leur opposition à la révision de la Constitution, qualifiant cette initiative de décision irresponsable. Lors de son intervention aux États généraux de la justice, Nshole a averti que toute révision constitutionnelle pouvait entraîner des risques pour la stabilité du pays.

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