Plus rien ne semble choquer lorsque Augustin Kabuya, député national et président intérimaire de l’UDPS, s’exprime publiquement. Il endosse désormais sans complexe les habits de porte-parole officieux de l’armée, de la justice militaire… et même de la Présidence de la République.
Dernier exemple en date : alors que les FARDC ont choisi de garder le silence sur les raisons de l’arrestation du général Tshiwewe, c’est Kabuya qui s’est chargé de jeter en pâture l’ancien Chef D’État Major Général, violant au passage toutes les règles élémentaires de la procédure judiciaire. Avant même toute présentation devant son juge naturel, le général était déjà publiquement condamné — par un responsable politique sans aucun mandat judiciaire.
Étrangement silencieux à l’Assemblée nationale depuis son élection, Kabuya a trouvé sa tribune : les causeries morales devant des militants conquis, où il s’illustre dans des règlements de comptes tous azimuts. Politiques, officiers, et même hommes d’Église sont tour à tour pris pour cible, accusés d’être à la solde du Rwanda.
Jusqu’où ira Augustin Kabuya dans son rôle d’homme fort du régime, en dehors de tout cadre institutionnel ? La question mérite d’être posée.