Après trois semaines de discussions sous l’égide de la médiation qatarie, les pourparlers entre le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC/M23 se sont soldés par un échec. La délégation du mouvement rebelle a quitté Doha pour regagner son quartier général à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo.
Aucune avancée concrète
Malgré quelques échanges directs, les divergences profondes entre les deux parties n’ont pas été surmontées. La tension est montée d’un cran au moment de l’élaboration d’un communiqué conjoint, dont le contenu a cristallisé les désaccords.
Des points de friction persistants
Kinshasa aurait souhaité que le communiqué mentionne explicitement que les discussions faisaient suite à la rencontre entre les présidents Tshisekedi (RDC) et Kagame (Rwanda). Une proposition immédiatement rejetée par l’AFC/M23, qui considère ce différend comme un conflit interétatique ne les concernant pas.
Autre source de tension : la demande du gouvernement congolais d’un engagement commun pour le désarmement de tous les groupes armés. L’AFC/M23 a opposé une fin de non-recevoir, accusant Kinshasa de collaborer avec certaines de ces milices sur le terrain.
Retrait unilatéral et exigences sécuritaires
Les rebelles ont exigé en retour le retrait des forces armées congolaises (FARDC) et des milices Wazalendo de la région de Walikale, qu’ils considèrent comme un préalable à toute avancée. Leur propre retrait de certaines positions aurait été présenté comme un « geste de bonne foi ».
Dialogue en panne
Selon l’AFC/M23, plusieurs préalables transmis à la médiation qatarie seraient restés sans réponse de la part du gouvernement congolais, qu’ils accusent désormais de « mauvaise foi ». La rébellion conditionne désormais toute reprise des discussions à la désignation par Kinshasa de négociateurs disposant d’un réel pouvoir de décision, et non, selon elle, de « simples experts au mandat flou ».
