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vendredi, juin 27, 2025

Changement ou révision de la Constitution : Augustin Kabuya lance la campagne de l’UDPS-Tshisekedi

Dans un meeting animé devant les militants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le secrétaire général du parti au pouvoir, Augustin Kabuya, a affirmé que la campagne de l’UDPS, lancée dès demain, serait centrée sur le changement de la Constitution. Selon lui, il s’agit d’une « question de vie ou de mort » pour le peuple congolais. Kabuya a insisté sur la nécessité de réformer la Constitution actuelle, qualifiée d’obstacle à l’émancipation du pays. « Quel héritage Félix Tshisekedi peut-il léguer aux Congolais, si ce n’est le changement de la Constitution pour les libérer de l’esclavage ? », a-t-il lancé, soulignant que le président Tshisekedi est venu au pouvoir avec la promesse de rétablir l’État de droit.

Kabuya a également questionné la cohérence d’un État de droit qui ne toucherait pas à la Constitution. « Nous disons que Fatshi béton [le surnom du président Tshisekedi] est venu avec l’État de droit, mais comment peut-on parler d’État de droit sans toucher à cette Constitution ? », a-t-il déclaré. Pour lui, les critiques de l’opposition, qui perçoivent dans cette démarche une volonté de Félix Tshisekedi de briguer un troisième mandat, ne sont que des « discours pour manipuler le peuple ». Il a répété que l’UDPS n’est « pas là » pour prolonger indéfiniment le pouvoir, rejetant toute idée de maintien au pouvoir au-delà des mandats légaux.

Cependant, cette déclaration sur la révision ou le changement de la Constitution ne manque pas de provoquer des réactions opposées. Le professeur Bob Kabamba, l’un des rédacteurs de la Constitution actuelle, a vivement réagi lors de son passage sur le plateau de l’émission *Magazine FACE-À-FACE* sur TOP CONGO FM. Selon lui, un changement total de la Constitution, qui consisterait à la jeter pour en écrire une nouvelle, serait une procédure qui s’apparente à un coup d’État. « En parlant de changement de la Constitution, vous parlez, dans le langage des sciences politiques, d’un coup d’État. Si vous supprimez cette base juridique, toutes les institutions en place tombent. Ceux qui occupent ces institutions deviennent démissionnaires, ils n’existent plus », a-t-il expliqué, laissant entendre que cette démarche pourrait permettre à Félix Tshisekedi de briguer un troisième mandat, contrairement à la limite imposée par la Constitution actuelle.

Le débat sur le changement ou la révision de la Constitution a pris une nouvelle dimension après les propos du président Tshisekedi lui-même, lors d’un meeting populaire à Kisangani en octobre 2024. Le Chef de l’État a déclaré que la Constitution actuelle, rédigée à l’étranger par des étrangers, ne répondait pas aux réalités du pays et devait être réécrite par des Congolais. « Notre Constitution n’est pas bonne. Elle a été rédigée à l’étranger, par des étrangers, avec leur mode de fonctionnement. Nous devons rédiger une Constitution qui soit adaptée à nos réalités », a-t-il affirmé. Tshisekedi a annoncé la création, l’année prochaine, d’une commission nationale composée d’intellectuels de toutes les disciplines scientifiques, chargée de réfléchir à une nouvelle Constitution.

Lors d’un autre meeting à Lubumbashi, le 16 novembre 2024, Tshisekedi a ajouté que le peuple congolais serait consulté pour déterminer s’il faut se limiter à une révision de la Constitution ou opter carrément pour un changement complet. « Nous consultons le peuple congolais pour qu’il décide, de lui-même, s’il va s’arrêter à la révision ou carrément aller jusqu’au changement de la Constitution », a-t-il déclaré, insistant sur le fait qu’aucun autre avis ne saurait changer sa position sur la question.

Cette initiative a suscité de vives réactions au sein de l’opposition et de la société civile. Les critiques sont notamment centrées sur la crainte d’un projet visant à prolonger le mandat du président Tshisekedi au-delà des limites constitutionnelles, un sujet qui ne cesse de cristalliser les tensions politiques dans le pays.

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