Ex-gouverneur du Haut-Uélé et sénateur en fonction, Christophe Baseane Nangaa affirme être la cible de menaces liées à son frère, Corneille Nangaa, figure de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC), organisation politique associée à la rébellion du M23.
Selon nos informations, Christophe Baseane Nangaa a quitté la République démocratique du Congo (RDC) à la mi-janvier, après avoir obtenu une autorisation de sortie du territoire signée par le vice-président du Sénat, José Kalala wa Kalala. Il a trouvé refuge à Dubaï, d’où il a tenté d’établir un dialogue avec le président Félix Tshisekedi.
L’ancien gouverneur du Haut-Uélé explique que son exil est motivé par des menaces pesant sur sa sécurité, en raison de son lien de parenté avec Corneille Nangaa. Ce dernier, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), est désormais à la tête de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC), considérée comme la vitrine politique du mouvement rebelle M23. Cette affiliation a valu à Corneille Nangaa des sanctions et une rupture totale avec le pouvoir en place à Kinshasa.
En quête de soutien auprès des autorités congolaises, Christophe Baseane Nangaa aurait sollicité l’intervention du président Félix Tshisekedi. Toutefois, ce dernier lui aurait opposé une fin de non-recevoir, lui rappelant que « l’heure est à la guerre, et non aux traitements de faveur », selon une source proche du dossier.
Le départ précipité du sénateur intervient alors que le climat politique en RDC est marqué par des tensions croissantes entre le pouvoir et les figures perçues comme proches de l’AFC. Pour l’instant, Christophe Baseane Nangaa n’a pas officiellement annoncé ses intentions, mais son exil forcé risque d’avoir des répercussions sur la scène politique congolaise.
La situation demeure incertaine quant à un éventuel retour du sénateur en RDC, alors que Kinshasa continue de renforcer sa lutte contre toute forme de soutien présumé aux groupes armés actifs dans l’est du pays.