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mercredi, avril 30, 2025

Corneille Nangaa, un nouveau Kabila ou un pari perdu ?

lors que l’Alliance Fleuve Congo (AFC) poursuit son offensive aux côtés du M23, l’ancien président de la CENI peine à rallier la classe politique et la société civile à sa cause. Son appel à l’adhésion reste largement ignoré par les Congolais, méfiants d’un mouvement perçu comme soutenu par le Rwanda.

Depuis l’annonce de la fusion entre l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et le M23, Corneille Nangaa tente de se positionner comme une figure incontournable sur l’échiquier politique congolais. Mais si son mouvement progresse militairement, son enracinement politique demeure fragile. En dépit de plusieurs appels à l’adhésion, la classe politique et associative congolaise se montre réticente, percevant l’AFC comme un levier de Kigali dans la guerre qui secoue l’Est du pays.

Un parallèle historique troublant

Pour de nombreux observateurs, l’ascension de Nangaa rappelle étrangement celle de Laurent-Désiré Kabila en 1997. À l’époque, le fondateur de l’AFDL, opposant de longue date à Mobutu, avait bénéficié du soutien du Rwanda et de l’Ouganda pour renverser le maréchal après 32 ans de règne. Une alliance qui s’était toutefois retournée contre lui dès 1998, menant à une nouvelle guerre régionale et, trois ans plus tard, à son assassinat.

Aujourd’hui, Corneille Nangaa semble suivre un chemin similaire, en misant sur une alliance militaire pour s’imposer politiquement. Mais à la différence de Kabila, qui incarnait une opposition historique et idéologique à Mobutu, Nangaa traîne une image d’homme du système, ayant dirigé la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sous Joseph Kabila.

Une stratégie qui peine à convaincre

Malgré ses ambitions, le terrain politique congolais semble peu réceptif à son projet. « Nangaa n’est qu’un pion du Rwanda pour maquiller la guerre d’agression que subit la République démocratique du Congo », confie un officiel congolais sous couvert d’anonymat. Cette perception complique sa tâche, d’autant plus que la population congolaise reste profondément hostile à toute ingérence rwandaise, après des décennies de conflits alimentés par Kigali dans l’Est du pays.

Vers une conquête militaire de Kinshasa ?

Si l’AFC continue d’avancer sur le terrain, avec des prises annoncées à Goma et Bukavu et une progression vers Uvira, Kindu et Kalemie, peut-elle réellement menacer le pouvoir en place à Kinshasa ? Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, s’est montré catégorique : « Nangaa n’arrivera pas à Kinshasa. » Pourtant, la dynamique militaire du groupe reste inquiétante, dans un contexte où la stabilité du pays demeure précaire.

Reste à savoir si Corneille Nangaa parviendra à transformer son mouvement armé en force politique viable, ou s’il suivra le destin tragique d’autres figures soutenues par des puissances étrangères avant d’être abandonnées. Pour l’instant, son pari reste incertain.

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