La crise qui secoue actuellement l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le principal parti au pouvoir en République Démocratique du Congo, semble prendre une tournure de plus en plus politique et internationale. Augustin Kabuya, le secrétaire général du parti, a publiquement accusé le régime du président rwandais Paul Kagame d’être derrière les divisions internes qui minent l’UDPS depuis plusieurs jours. Kabuya, qui continue de bénéficier du soutien du président Félix Tshisekedi, a exprimé sa conviction que Kigali chercherait à déstabiliser le gouvernement congolais en provoquant des troubles au sein de la formation politique qui soutient l’actuel chef de l’État congolais.
L’accusation de Kabuya : Kagame veut faire chuter Tshisekedi
Devant une assemblée de militants et de cadres de l’UDPS réunis ce samedi 9 novembre au siège du parti à Kinshasa, Augustin Kabuya a lancé une accusation lourde contre le président rwandais. Selon lui, Paul Kagame, par l’entremise de ses alliés ou de son influence dans les coulisses politiques, tente de provoquer un changement de pouvoir en RDC.
« Kagame ne dort pas. Il veut voir Félix Tshisekedi quitter le pouvoir, bien avant lui. Ça ne se passera jamais, » a déclaré Kabuya, sans apporter de preuves directes mais en laissant entendre que l’intervention étrangère dans la politique congolaise est un facteur de plus en plus pressant. Ce genre de discours, qui mêle crise interne et tensions diplomatiques, n’est pas sans rappeler les relations complexes entre la RDC et le Rwanda, notamment en ce qui concerne la situation sécuritaire dans l’est du pays.
L’accusation de Kabuya intervient dans un contexte où le Rwanda est accusé par la RDC de soutenir les groupes armés dans la région du Kivu, un point de friction majeur entre les deux pays. Toutefois, l’implication de Kigali dans la crise interne de l’UDPS demeure une hypothèse non confirmée, même si elle révèle l’intensité des luttes de pouvoir au sein du parti de Félix Tshisekedi.
La division au sein de l’UDPS : Kabuya contre Bizibu
L’UDPS traverse une crise interne grave, exacerbée par des dissensions entre deux camps rivaux au sein de la direction du parti. D’un côté, Augustin Kabuya, secrétaire général et fidèle soutien de Félix Tshisekedi, qui continue de défendre le rôle central du président dans la conduite du parti et de la nation. De l’autre côté, Déo Bizibu, secrétaire adjoint de l’UDPS, qui se considère comme le véritable leader du parti, et qui conteste ouvertement l’autorité de Kabuya.
Les tensions ont atteint un point tel que la direction du parti est aujourd’hui partagée. Kabuya, visiblement soutenu par Félix Tshisekedi, considère son rival Bizibu comme un obstacle à l’unité du parti. D’après des sources proches du dossier, la lutte pour le contrôle de l’UDPS se jouerait non seulement sur des enjeux de leadership interne, mais aussi sur des différends concernant l’orientation politique du parti et les alliances stratégiques.
La médiation de l’épouse d’Étienne Tshisekedi : un échec
Face à cette crise, une médiation a été tentée par Madame Tshisekedi, l’épouse du défunt opposant historique Étienne Tshisekedi, afin de réconcilier les deux camps. Cependant, cette tentative n’a pas réussi à apaiser les tensions, et la méfiance entre les deux factions reste très vive. Selon certaines informations, la médiation a échoué à trouver un terrain d’entente, les divergences concernant la gestion future du parti et les ambitions personnelles des dirigeants étant trop profondes pour être résolues facilement.
Une crise qui menace l’unité du parti
La situation à l’UDPS suscite de vives inquiétudes au sein du camp présidentiel, car la division interne du parti pourrait affaiblir l’autorité du président Félix Tshisekedi et compromettre l’unité de son gouvernement. Si l’UDPS, en tant que formation politique majoritaire, est secouée par des luttes internes, cela pourrait avoir des répercussions négatives sur la stabilité politique du pays, déjà confronté à des défis majeurs, notamment en matière de sécurité et de gouvernance.
En attendant, Kabuya a réaffirmé son engagement envers Tshisekedi, déclarant que malgré les tentatives de déstabilisation, le parti reste solide et uni derrière son leader. Toutefois, la question reste ouverte : quelle sera l’issue de cette crise au sein de l’UDPS, et comment les divisions internes affecteront-elles la gestion du pouvoir par Félix Tshisekedi dans les mois à venir ?