Le nouveau département créé au sein de l’Agence nationale des Renseignements (ANR) aura pour mission de recueillir des informations sur tous les mouvements économiques et financiers en République démocratique du Congo. Malgré l’existence de divers organes de contrôle tels que l’IGF et la Cour des Comptes, l’ANR exercera dorénavant une surveillance généralisée. Cela pourrait être perçu comme un pas positif dans la lutte contre les activités criminelles en matière économique et entrepreneurial, mais dans le domaine politique, elle peut avoir des implications politiques.
Alors que le président de la République avait laissé entendre lors de sa dernière interview que « beaucoup de ceux qui le combattent jouent avec le prix sur le marché, car, explique-t-il, sont passés dans les affaires dans le pays et détiennent beaucoup des mécanismes à ces fins », un département de l’intelligence économique et financière à l’ANR a vu le jour. Par contraste, le président ne jouerait-il pas la carte de coincer ses adversaires ? Déjà, le gouvernement congolais avait dénoncé une main noire derrière non seulement la pénurie de maïs dans la province du Haut Katanga, mais aussi ayant donné à la Zambie l’injonction de ne pas vendre ce produit à la RDC.
S’il fallait faire la somme de tous les discours, tout insinue que le régime de Kinshasa estime que son économie serait détenue par ceux qui ont été hier aux affaires et qu’aujourd’hui le combattent en menant des actions contre la survie de l’économie nationale. Ce nouveau département de l’ANR serait peut-être pour les coincés renseignements à l’appui.
Une nouvelle administration à l’ANR aux multiples défis
D’après la communication de la porte-parole du président Félix Tshisekedi, le Département de l’Intelligence Économique et Financière au sein de l’Agence Nationale de Renseignement a pour mission notamment la recherche, l’investigation, l’enquête, la collecte, l’exploitation, l’interprétation, la diffusion et le suivi de renseignements économiques, financiers, numériques et technologiques intéressant la sécurité de l’État, tant sur le plan national qu’international.
Ce département fera la vérification et la contre-vérification, ainsi que le contrôle de gestion de l’utilisation des deniers publics. Il s’occupera également de la surveillance et de la police dans les secteurs de l’énergie, des télécommunications, des nouvelles technologies de l’information et du cyberespace. De plus, il aura pour mission l’homologation sécuritaire des matériels, des équipements de réseau et des technologies du secteur des télécommunications et du réseau. Il assurera également la surveillance et le contrôle des activités économiques, financières, fiscales, parafiscales, non fiscales, bancaires et non bancaires afin de garantir les intérêts vitaux de la nation conformément aux lois et règlements.
À cela s’ajoute, la certification de l’identification des abonnés des opérateurs de la téléphonie mobile, la surveillance des flux des capitaux, des transactions des institutions bancaires et non bancaires, des messageries financières de paiement mobile et de monnaie virtuelle, des assurances et réassurances, la surveillance des ressources naturelles, de l’exploitation et de la gestion des produits pharmaceutiques et scientifiques, et le suivi d’autres produits stratégiques, entre autres, la recherche, la facilitation, la protection, l’implantation et l’accompagnement des investissements en RDC.
Le département de l’intelligence économique et financière aura une Administration centrale qui comprend trois directions : la direction du renseignement économique, la direction des investigations et la lutte contre la fraude et autres crimes économiques.
Rédaction