Longtemps considéré comme un allié fidèle de Vital Kamerhe, notamment après les élections de 2006 qui l’avaient opposé à Joseph Kabila, et même durant les années de prison de l’ancien directeur de cabinet de Tshisekedi, Jean-Pierre Bemba semble avoir tourné la page. Aujourd’hui, le président du MLC et actuel Vice-Premier ministre des Transports est perçu comme l’un des architectes du front anti-Kamerhe au sein de l’Union Sacrée. D’après des informations révélées par Jeune Afrique, Bemba aurait instruit l’ensemble de ses députés nationaux de signer la pétition réclamant la destitution de son collègue du présidium de la majorité. Celui que certains présentent déjà comme le « dauphin naturel » de Félix Tshisekedi chercherait à neutraliser tous les potentiels rivaux susceptibles de se positionner pour la présidentielle de 2028.
À ses côtés, un autre acteur monte en puissance : Guy Loando Mboyo, fraîchement installé au ministère des Relations avec le Parlement. Patron du parti AREP, avocat d’affaires réputé proche à l’époque de Joseph Kabila et qui serait enrichi dans le secteur minier, Loando s’emploie désormais à s’imposer dans le cercle rapproché de Tshisekedi. Selon plusieurs sources concordantes, c’est lui qui aurait pris en charge la logistique financière de l’opération en distribuant des enveloppes aux députés frondeurs afin d’obtenir leurs signatures.
Entre l’ambition présidentielle de Bemba et la volonté de Loando de s’affirmer comme un nouvel homme fort du régime, la pétition contre Kamerhe apparaît moins comme une simple initiative parlementaire que comme une manœuvre politique orchestrée au sommet, révélatrice des luttes de succession déjà ouvertes au cœur de l’Union Sacrée.
Rédaction