Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) a publié un communiqué exigeant des sanctions à l’encontre des ministres des Infrastructures, travaux publics et reconstruction (ITPR), suite à une gestion jugée opaque des projets d’infrastructures routières à Kinshasa. Cette prise de position fait suite à un rapport détaillé publié en novembre dernier, intitulé « L’opacité quand tu nous tiens », qui met en lumière des irrégularités graves dans la gestion des projets Tshilejelu et Zéro trou.
Le rapport du CREFDL dénonce plusieurs dysfonctionnements dans l’exécution de ces projets, y compris le décaissement de fonds qui ne sont pas retracés dans le budget, l’inscription de tronçons inexistants dans les projets, ainsi que l’attribution de marchés à des partenaires sans procédure claire. Le CREFDL souligne également l’absence de transparence et de responsabilité dans l’approvisionnement et l’utilisation des fonds publics alloués à ces projets, pointant du doigt la gestion opaque qui caractérise l’actuel ministère des Infrastructures.
En réponse à ces révélations, le 22 novembre dernier, des députés ont déposé une motion de défiance contre le ministre des Infrastructures. Toutefois, à la fin de la session de décembre, cette motion n’a toujours pas été examinée, ce qui a renforcé les inquiétudes du CREFDL quant à l’efficacité du contrôle parlementaire. Selon le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, les débats et le vote sur une motion de défiance doivent intervenir dans les 48 heures suivant son dépôt, ce qui n’a pas été respecté dans ce cas précis. De plus, certains députés ont retiré leur signature sur la motion de défiance, une pratique également interdite par la loi, ce qui soulève des questions sur la transparence du processus législatif.
Face à cette situation, le CREFDL a exprimé de sérieux doutes sur l’avenir de l’action parlementaire visant à sanctionner le ministre des Infrastructures et a appelé le président de la République à intervenir. L’organisation recommande la mise en place de sanctions contre les responsables de cette mauvaise gestion et exhorte la population à se mobiliser afin de suivre de près l’action gouvernementale et de faire échec à la mauvaise gestion des ressources publiques.
Pour le CREFDL, cette affaire est un exemple supplémentaire de l’inefficacité du contrôle parlementaire et de la gestion opaque des fonds publics, ce qui compromet le développement durable et la transparence dans la gestion des projets d’infrastructures du pays. La population est donc invitée à rester vigilante face à ce qu’elle considère comme un manque de responsabilité de la part des autorités compétentes.