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mercredi, mai 14, 2025

Dialogue national, une solution ou une illusion ?

Kinshasa, le 19 février 2025 – Alors que la République Démocratique du Congo traverse une crise politique et sécuritaire majeure, la question d’un dialogue national refait surface. Mais avec qui discuter et sous quel format ?

Malgré les appels insistants des autorités religieuses et de certains acteurs politiques en faveur d’un débat national, les divergences sur la nature et les participants à ce dialogue restent entières. D’un côté, le président Félix Tshisekedi et son gouvernement rejettent toute négociation avec le M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa. De l’autre, l’opposition et d’anciens dignitaires du régime Kabila plaident pour un échange direct avec le pouvoir en place.

Un dialogue impossible selon l’UDPS

Le parti présidentiel, l’UDPS, campe sur une position radicale. Son secrétaire général, Augustin Kabuya, a réaffirmé mardi devant ses partisans qu’aucun dialogue ne serait engagé avec Corneille Nangaa, ancien président de la CENI, désormais considéré comme un relais de Kigali. « Le président Tshisekedi ne démissionnera pas ! Nous allons tous mourir ici à Kinshasa s’il le faut ! Il n’y aura pas de négociations, pas de dialogue, le Rwanda doit se retirer de notre territoire ! », a-t-il martelé.

Un face-à-face Tshisekedi-Kabila ?

L’idée d’un dialogue entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi revient avec insistance dans les cercles politiques. Selon l’ancienne majorité présidentielle, un « accord secret » aurait été signé entre les deux hommes sous la supervision de dirigeants africains. Toutefois, un proche de l’ex-président affirme que Kabila ne prendra pas part aux discussions à moins que Tshisekedi ne se déplace vers lui.

Nangaa et la question des Tutsis congolais

Corneille Nangaa, aujourd’hui à la tête de l’AFC, prône une discussion directe avec le gouvernement congolais. Son mouvement met en avant des revendications portant sur l’intégration, la sécurité et la protection de la minorité tutsi du Kivu, qu’il considère marginalisée.

Fayulu réclame justice électorale

Dans l’opposition, Martin Fayulu et son parti ECIDE veulent revenir sur les résultats de l’élection présidentielle de 2018. Selon eux, une réforme en profondeur de la CENI et de la Cour constitutionnelle est indispensable avant toute discussion politique sérieuse.

Une solution pour la crise ?

Pour l’Église catholique et d’autres voix influentes du pays, un dialogue national représente la meilleure issue à la crise actuelle. Mais dans un climat de tensions exacerbées et de méfiance généralisée, les chances d’aboutir à un consensus semblent minces. L’histoire récente de la RDC montre que les dialogues politiques ont souvent accouché de solutions éphémères, laissant planer le doute sur l’issue de cette nouvelle tentative.

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