Lors d’une rencontre avec les parlementaires, les membres du gouvernement et les chefs des regroupements politiques de l’Union sacrée, samedi au chapiteau de la Cité de l’Union africaine, le président Félix Tshisekedi a exprimé son mécontentement concernant son ancien partenariat avec le Front Commun pour le Congo (FCC) dirigé par l’ex-président Joseph Kabila.
Une coalition contraignante
Dans une déclaration franche et directe, le président Tshisekedi a révélé que la coalition avec le FCC, qu’il avait pourtant validée dans un souci de conciliation politique, ne répondait pas à ses aspirations de gouvernance. « La Coalition avec le FCC me tirait vers le bas, elle ne me permettait pas de servir le pays comme je l’entendais », a-t-il lancé avec une certaine fermeté.
Le chef de l’État a ajouté que les divergences de visions politiques et de priorités de gouvernance avaient conduit à une situation de paralysie qui freinait le développement du pays. Selon lui, ce partenariat, initialement vu comme une alliance pour la stabilité, était devenu un obstacle majeur pour réaliser ses projets de réformes et de développement. « Je n’ai pas lancé un appel au partage des privilèges, mais un appel à construire ensemble ce pays », a-t-il souligné.
Les raisons du changement : Risques et convictions
Félix Tshisekedi a expliqué qu’il avait été contraint de prendre des risques pour se libérer de l’ancienne coalition, afin de permettre à son gouvernement de mettre en œuvre une vision plus claire et plus centrée sur l’intérêt du peuple. “J’ai pris des risques”, a-t-il répété, insistant sur le fait que cette décision était mûrement réfléchie et dictée par la nécessité de faire avancer la République Démocratique du Congo.
« Je ne pouvais plus accepter que des intérêts partisans ou personnels priment sur l’intérêt national », a ajouté le président, soulignant que l’objectif de sa gouvernance était de créer une dynamique de développement pour le bien-être des Congolais.
L’Union sacrée : un appel à l’altruisme
Dans un discours mobilisateur, Félix Tshisekedi a rappelé que la création de l’Union sacrée, la plateforme politique qu’il a mise en place après la fin de la coalition avec le FCC, visait à instaurer une gouvernance altruiste et tournée vers l’intérêt collectif. « En créant l’Union sacrée, je voulais qu’on se distingue, que nous ayons une attitude altruiste tournée vers l’intérêt de notre peuple », a affirmé le président.
L’Union sacrée, selon lui, n’est pas un cadre de partage de privilèges, mais une alliance politique fondée sur des valeurs d’engagement patriotique et de solidarité nationale. “L’Union sacrée n’est pas un projet pour privilégier des intérêts personnels, mais un projet pour la construction d’un pays plus fort, plus prospère, et plus solidaire”, a insisté Félix Tshisekedi.
Le contexte politique actuel
Le discours du président intervient alors que la RDC vit une période politique délicate, avec des tensions internes sur fond de gestion des ressources publiques, des défis économiques et sécuritaires, et une instabilité politique croissante. Le président Tshisekedi semble vouloir marquer une rupture nette avec la période passée, et se positionner en leader d’une nouvelle ère politique, où la priorité serait donnée à l’intérêt général plutôt qu’aux querelles de pouvoir.
Pour renforcer cette nouvelle dynamique, il a rappelé l’importance de l’unité nationale et de la cohésion entre les différentes forces politiques, afin d’atteindre les objectifs de développement ambitieux qu’il s’est fixés pour son mandat. “Nous devons travailler ensemble pour construire notre pays, chaque Congolais doit se sentir impliqué et participer activement à cette œuvre collective », a-t-il conclu.
Une mobilisation pour l’avenir
En clôturant son intervention, Félix Tshisekedi a lancé un appel aux députés, sénateurs et membres du gouvernement pour qu’ils soutiennent sa vision et l’accompagnent dans la réalisation des réformes nécessaires. « L’heure est venue de transformer la RDC. Nous avons un devoir historique d’unir nos forces pour le bien-être des Congolais », a-t-il déclaré, dans un message d’espoir et de mobilisation.
Cette déclaration laisse entrevoir une volonté de rupture claire avec les pratiques politiques passées, et une volonté de revitaliser le processus de gouvernance en RDC en s’appuyant sur des valeurs de transparence, de responsabilité et de solidarité.