À quelques semaines de l’élection présidentielle au Gabon, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, a officiellement confirmé sa candidature, suscitant une vague de réactions au sein de la classe politique et de la société civile. Face aux critiques, il a tenu à clarifier sa position :
« Je n’ai jamais dit que je ne serai pas candidat. »
Une déclaration qui marque une nouvelle étape dans le processus de transition amorcé depuis son arrivée au pouvoir en août 2023.
Une candidature attendue mais controversée
Depuis le renversement du régime d’Ali Bongo Ondimba, Oligui Nguema s’était présenté comme l’artisan d’une transition visant à refonder les institutions gabonaises. Toutefois, son engagement initial en faveur d’une transition inclusive et neutre avait laissé planer le doute sur ses intentions quant à une éventuelle participation à l’élection présidentielle.
L’officialisation de sa candidature a immédiatement suscité des critiques, certains observateurs dénonçant une volonté de confisquer le pouvoir au lieu d’instaurer un véritable changement démocratique. Pour ses opposants, cette décision risque d’entretenir une continuité du régime précédent, malgré les promesses de rupture faites lors de son accession à la tête du pays.
Un discours de légitimation
En affirmant qu’il n’a jamais exclu sa candidature, Brice Clotaire Oligui Nguema cherche à légitimer son engagement dans la course électorale. Ses partisans estiment que son leadership depuis la transition a permis de stabiliser le pays et d’initier des réformes profondes, justifiant ainsi sa volonté de poursuivre son action à travers un mandat électif.
« Le peuple gabonais sera seul juge et décidera de son avenir dans les urnes », a déclaré un membre de son entourage, insistant sur le caractère démocratique du scrutin à venir.
Un test démocratique pour le Gabon
L’élection présidentielle à venir représente un moment clé pour le Gabon. La participation d’Oligui Nguema à cette échéance pose la question de l’équité du processus électoral et du respect des engagements pris au début de la transition.
Si certains Gabonais voient en lui un homme fort capable de garantir la stabilité et de mener à bien les réformes engagées, d’autres s’inquiètent d’un scénario où l’appareil d’État servirait à consolider son pouvoir, au détriment de l’alternance démocratique.
À mesure que la campagne électorale s’intensifie, l’attention sera portée sur la transparence du scrutin, la participation de l’opposition et le respect des principes démocratiques, des enjeux majeurs qui détermineront l’avenir politique du Gabon.