Le président de la transition, le général Brice Oligui Nguema, a officiellement annoncé ce lundi sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 12 avril 2025. Une déclaration qui marque un tournant majeur dans la transition politique du Gabon, amorcée après le renversement d’Ali Bongo Ondimba le 30 août 2023.
Lors de son discours, prononcé depuis le palais présidentiel de Libreville, le chef de l’État a justifié sa décision en affirmant vouloir « poursuivre l’œuvre de refondation » entamée sous son mandat. « Après avoir restauré les institutions et posé les bases d’un nouveau Gabon, j’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle du 12 avril 2025 », a déclaré le général Oligui devant un parterre de membres du gouvernement et de la société civile.
Un engagement initial en faveur d’une transition limitée
Cette annonce intervient un an et demi après l’engagement du général Oligui Nguema à remettre le pouvoir aux civils à travers des élections « libres, transparentes et crédibles ». En septembre 2023, quelques jours après le coup d’État, il avait promis une transition sans précipitation mais sans intention de s’éterniser au pouvoir.
Cependant, au fil des mois, plusieurs observateurs ont relevé un durcissement du pouvoir et une consolidation de son influence sur les institutions. La mise en place du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), la révision du Code électoral et l’élaboration d’une nouvelle Constitution ont renforcé l’hypothèse d’une prolongation de son rôle au-delà de la transition initialement prévue.
Une candidature controversée
L’annonce de la candidature du général Oligui Nguema suscite des réactions contrastées. Pour ses partisans, il est le garant de la stabilité et de la continuité des réformes engagées depuis 2023. « Il a ramené la paix, redonné espoir à la jeunesse et posé les bases d’un nouveau Gabon », défend un membre de son entourage.
En revanche, l’opposition et certaines organisations de la société civile dénoncent un « reniement » de ses engagements initiaux et une volonté de perpétuer le régime militaire sous une apparence démocratique. « C’est une trahison du processus de transition. Il avait promis de ne pas se présenter », réagit un opposant sous couvert d’anonymat.
Vers une présidentielle à hauts risques
Avec cette candidature, le scrutin d’avril 2025 s’annonce sous haute tension. Reste à savoir quels seront les autres candidats en lice et dans quelles conditions se déroulera cette