Une nouvelle nuit sanglante a frappé la ville de Goma. Dans la nuit de [nuit], deux fusillades distinctes ont éclaté au sein du camp de déplacés de Rego, faisant deux morts et deux blessés graves.
À en croire un témoin sur place, la première fusillade a été motivée par un drame personnel. Un militaire, dont l’identité n’a pas été révélée, a ouvert le feu sur sa compagne et l’amie de celle-ci.Les deux femmes, qui exerçaient des activités de vente d’alcool et de drogues dans le camp, sont décédées sur place. Le motif exact de ce geste reste pour l’instant inconnu, mais les enquêteurs privilégient la piste d’un règlement de comptes.
La seconde fusillade, perpétrée par des individus non identifiés, a visé un homme et son fils. Grièvement blessés, ils ont été transportés d’urgence à l’hôpital. Les circonstances exactes de cette attaque restent floues, mais les autorités n’écartent aucune hypothèse, y compris celle d’un acte de banditisme.
Ces événements tragiques viennent s’ajouter à une longue liste d’actes de violence qui endeuillent la ville de Goma depuis plusieurs mois. Les camps de déplacés, censés offrir un refuge aux populations fuyant les combats, sont devenus des lieux de vie particulièrement dangereux, où règnent la loi du plus fort et l’anarchie.
Le trafic d’armes, de drogues et d’alcool y est florissant, alimenté par la misère et le désespoir des déplacés. De nombreux bandits se font passer pour des victimes de guerre afin de se fondre dans la masse et d’échapper aux contrôles.
Il est urgent de renforcer la présence des forces de l’ordre dans ces zones, de désarmer les civils et de mettre en place des programmes de désensibilisation et de réinsertion sociale pour les jeunes.Par ailleurs, il est indispensable de trouver des solutions durables pour permettre aux déplacés de retourner dans leurs foyers et de reconstruire leurs vies.
Samuel MUTONI