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vendredi, juin 27, 2025

Goma plongée dans le chaos : insécurité et justice populaire en hausse

Un mois après la prise de la ville par les rebelles du M23, la situation à Goma ne cesse de se détériorer. Jadis perçue comme une ville paisible et accueillante, elle est aujourd’hui le théâtre d’une insécurité grandissante marquée par des assassinats, des exécutions sommaires et des arrestations arbitraires.

Hier encore, un jeune avocat du nom de Raul a été froidement abattu devant son domicile alors qu’il ne représentait aucune menace. Cet acte ignoble illustre la vague de violences qui s’abat sur la ville, où les habitants vivent dans la crainte permanente. Les témoignages rapportent qu’il ne se passe plus un jour sans qu’un meurtre ne soit signalé.

Dans un climat de désarroi et de frustration, la population semble avoir pris en main la justice. Trois individus, accusés d’avoir assassiné Richard Kabambi dans le quartier Mugunga, ont été capturés par des habitants en colère avant d’être brûlés vifs. Un autre présumé voleur a subi le même sort alors qu’il tentait de rançonner des citoyens. En une seule journée, cinq personnes ont ainsi trouvé la mort, parmi lesquelles quatre présumés criminels et un civil.

Cette recrudescence de la violence trouve en partie son origine dans l’évasion massive de prisonniers de la prison centrale de Munzenze, conséquence directe de l’offensive du M23/AFC. En moins d’une semaine, près de dix individus ont été victimes de justice populaire, un phénomène qui traduit l’exaspération des habitants face à l’inaction des autorités et l’absence de forces de sécurité efficaces.

Des observateurs redoutent que la situation ne dégénère davantage avec la présence d’éléments armés incontrôlés, notamment les « wazalendos », qui pourraient accentuer l’insécurité. Lors d’une récente session du Conseil des droits de l’homme, Bintou Keita, cheffe de la Monusco, a fait part de ses vives inquiétudes quant à cette dégradation. Elle a mis en garde contre l’impact de la libération massive des détenus de Munzenze, qui a contribué à la hausse de la criminalité dans la ville, déjà fortement affectée par le conflit en cours.

Face à cette montée de la violence, la population de Goma attend des mesures concrètes pour restaurer la sécurité et mettre fin à ce climat de terreur. Le silence des autorités face à ces atrocités ne fait qu’aggraver la situation, tandis que les habitants continuent d’espérer une intervention rapide pour ramener l’ordre et la justice dans la ville.

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