Les consultations politiques menées par le conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, Eberande Kolongele, pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, n’ont pas produit les résultats escomptés. Annoncée en grande pompe comme une initiative d’ouverture et de cohésion, cette tentative semble avoir accouché d’une souris.
Aucun poids lourd de l’opposition, ni en exil ni à Kinshasa, n’a répondu favorablement à l’appel du président Félix Tshisekedi. Même les membres de l’Alliance des Forces du Changement (AFC), formation politique pourtant représentée au sein de la majorité, ont brillé par leur absence. Le constat est clair : les consultations se sont faites essentiellement entre membres de l’Union Sacrée, accentuant le caractère fermé de la démarche.
Souhaité par le président de la République, ce gouvernement de cohésion, censé refléter une volonté d’ouverture politique après les tensions post-électorales, semble pour l’instant s’apparenter à un simple réajustement interne à l’Union Sacrée. La difficulté de fédérer au-delà des cercles déjà acquis au pouvoir soulève des interrogations sur la sincérité et la portée de l’initiative.
Pour plusieurs observateurs, c’est un premier revers pour Eberande Kolongele, récemment nommé à ce poste stratégique. Relativement peu connu du grand public et peu introduit dans les réseaux politiques de l’opposition, l’ancien ministre peine à imposer sa marque. Son incapacité à convaincre les principales figures de l’opposition de prendre part aux discussions jette une ombre sur la crédibilité de la démarche.
Reste désormais à savoir si, malgré ce démarrage poussif, le projet de gouvernement d’union nationale verra effectivement le jour ou s’il s’agira d’une recomposition maquillée de la majorité actuelle. Le président Tshisekedi joue gros : entre la promesse de cohésion nationale et les réalités politiques du terrain, l’équation reste délicate.
