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jeudi, juin 26, 2025

Grève des Médecins à Kinshasa : Le Syndicat National des Médecins Radicalise son Mouvement

Le Syndicat National des Médecins (SYNAMED) de Kinshasa a annoncé, vendredi 3 janvier 2025, une radicalisation de son mouvement de grève dans les hôpitaux publics. Les médecins ont décidé de lancer une opération inédite baptisée « Hôpitaux sans médecins », qui a pris effet dès le samedi 4 janvier. Cette décision survient après le non-respect des engagements pris par le gouvernement congolais en matière de rémunération et d’amélioration des conditions de travail des praticiens de la santé.

La Frustration des Médecins Face aux Promesses Non Tenues

Lors d’une assemblée générale qui a réuni les médecins des hôpitaux publics de Kinshasa, le SYNAMED a exprimé son mécontentement face à la lenteur du gouvernement à honorer ses engagements, malgré les promesses faites lors des négociations. Selon Patrick Boloko May, secrétaire exécutif provincial du SYNAMED à Kinshasa, le gouvernement n’a versé qu’un mois d’arriérés sur les trois mois promis. Et encore, ce paiement n’a concerné que la ville de Kinshasa, laissant les 25 autres provinces dans l’incertitude. De plus, l’alignement à la prime de risque pour 1 000 médecins, qui était une autre des promesses du gouvernement, n’a toujours pas été mis en œuvre.

« Le gouvernement de la République a payé, le 2 janvier 2025, un mois sur les trois attendus, mais avec une couverture partielle de la République. Face à cette situation, les médecins membres du SYNAMED ont décidé de passer à la forme de grève ‘hôpitaux sans médecins’ jusqu’à la matérialisation totale des engagements pris par le gouvernement », a déclaré Patrick Boloko May.

L’Opération « Hôpitaux Sans Médecins » : Un Mouvement de Grève Radical

Dans le cadre de cette opération, les médecins de Kinshasa ont décidé de cesser tout travail dans les hôpitaux publics, excepté pour les cas d’urgence. Les hôpitaux désignés pour la prise en charge des urgences varient chaque jour selon un calendrier précis établi par le SYNAMED :

  • Samedi 4 et dimanche 5 janvier : Hôpital Général de Référence (HGR) N’djili et Centre Médico-Éducatif (CME) Bumbu.
  • Lundi 6 et mardi 7 janvier : HGR Kinkole et Clinique Ngaliema.
  • Mercredi 8 et jeudi 9 janvier : HGR Kintambo et Centre Universitaire de Kinshasa (CUK).
  • Vendredi 10 janvier : Clinique Kinoise et CME Ngaba.

Cette stratégie vise à mettre une pression maximale sur le gouvernement, en mettant en lumière les conséquences directes de l’inaction sur le système de santé et sur la vie des citoyens congolais. Une réunion d’évaluation est prévue le samedi 11 janvier 2025 pour évaluer l’évolution du mouvement et décider des prochaines étapes.

Des Promesses Non Respectées

La radicalisation de cette grève fait suite à une rencontre tenue le 30 décembre 2024 entre les ministres des Finances, du Budget, de la Santé publique et les représentants syndicaux des médecins. Lors de cette rencontre, le gouvernement avait promis le décaissement des fonds nécessaires pour répondre aux principales revendications des médecins, notamment le paiement des arriérés de salaire et l’amélioration des conditions de travail dans les hôpitaux publics. Cependant, ces promesses n’ont été que partiellement appliquées, alimentant ainsi le mécontentement parmi les professionnels de la santé.

Un Appel à la Mobilisation Générale

Face à cette situation, le SYNAMED a appelé ses membres à « rester mobilisés » et à « respecter les consignes de grève ». Les médecins revendiquent non seulement le paiement intégral de leurs arriérés, mais aussi une amélioration globale de leurs conditions de travail. Ces revendications portent notamment sur la révision des primes de risque, une meilleure prise en charge des assurances de santé pour les médecins et leurs familles, ainsi que l’amélioration des infrastructures et des équipements dans les hôpitaux.

Une Crise Sanitaire qui S’aggrave

Cette grève intervient à un moment où le système de santé congolais est déjà confronté à de multiples défis, notamment le manque d’infrastructures adéquates, la pénurie de médicaments et l’insuffisance du personnel médical. La suspension des soins dans de nombreux hôpitaux publics risque d’aggraver davantage la situation pour les patients qui dépendent des soins de santé publics. Les cas d’urgence continueront d’être pris en charge dans les hôpitaux désignés, mais la majorité des services médicaux restent suspendus.

Les autorités gouvernementales n’ont pas encore réagi officiellement à cette nouvelle escalade du conflit. Cependant, cette grève prolongée risque de mettre la pression sur le gouvernement pour qu’il honore ses engagements et trouve une solution durable aux problèmes de rémunération et de conditions de travail des médecins.

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