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jeudi, juin 26, 2025

Jacky Ndala comparait devant le tribunal pour propagation de faux bruits

Jacky Ndala, ancien président de la ligue des jeunes du parti Ensemble pour la République, est convoqué ce mardi devant le Tribunal de paix de Kinshasa-Kinkole. L’homme politique fait face à une accusation sérieuse de « propagation de faux bruits », à la suite de ses déclarations publiques concernant des sévices corporels qu’il aurait subis lors de sa détention à l’Agence nationale des renseignements (ANR) en 2022.

L’affaire a pris une tournure médiatique importante après que l’influenceuse Denise Mukendi Duschautshoy ait révélé, dans une vidéo virale sur les réseaux sociaux, que Jacky Ndala aurait été victime de viol par des agents de l’ANR. Selon Mukendi Duschautshoy, l’agression aurait eu lieu pendant la détention de Ndala, provoquant une vive indignation parmi les partisans de l’opposant politique et un débat sur les conditions de détention en République Démocratique du Congo.

Une accusation de fausses déclarations

L’État congolais a décidé d’intenter une action en justice contre Jacky Ndala, l’accusant d’avoir délibérément répandu de fausses informations sur les événements survenus dans sa cellule à l’ANR. Selon la citation directe émise par la République, les propos tenus par Ndala sur les réseaux sociaux, notamment l’accusation de viol et de maltraitance, sont infondés et ont causé un préjudice moral à l’institution et à ses agents. Le gouvernement congolais considère ces déclarations comme une atteinte à l’honorabilité des services de renseignement et une manipulation de l’opinion publique.

Le point de vue de la défense

L’avocat de Jacky Ndala, Me Simao Londo, rejette en bloc les accusations portées contre son client, qualifiant cette procédure de « biaisée » et contraire aux principes de droit. Pour l’avocat, Jacky Ndala a simplement exercé son droit de dénoncer publiquement les sévices subis durant sa détention, un droit fondamental dans une société démocratique. Selon Me Londo, cette action judiciaire vise à réduire au silence toute contestation des abus présumés au sein des services de renseignement du pays.

« Il n’est pas question d’une simple question de propagation de rumeurs. Jacky Ndala a exposé une réalité de mauvais traitements et de violences qui auraient été infligées par les agents de l’ANR, et il est dans son droit de rendre publiques ces allégations pour alerter l’opinion », a déclaré l’avocat dans un communiqué avant l’audience.

Une plainte contre Denise Mukendi Duschautshoy

L’affaire prend également une autre dimension judiciaire avec l’action intentée contre Denise Mukendi Duschautshoy. Le collectif d’avocats de Jacky Ndala a déposé une plainte le 24 septembre 2024 à la Cour de cassation et à l’auditorat militaire, visant l’influenceuse. Ils l’accusent d’« association de malfaiteurs », de « torture », et d’« injure publique » à la suite de la vidéo dans laquelle elle révèle les détails de l’agression présumée de Jacky Ndala.

Dans la vidéo, Denise Mukendi Duschautshoy affirme que le viol présumé de Jacky Ndala aurait été ordonné par des figures de l’administration pour lui infliger une humiliation publique. Elle dénonce ce qu’elle qualifie de « manœuvres visant à détruire l’image et la réputation » de l’opposant politique.

Une affaire aux répercussions politiques

Cette affaire n’est pas sans conséquence sur le plan politique. L’accusation de viol et de torture infligée à Jacky Ndala se situe dans un contexte où les tensions entre l’opposition et le gouvernement sont croissantes, à l’approche des élections générales de 2025. De nombreux observateurs estiment que l’affaire pourrait alimenter les critiques envers les autorités congolaises, en particulier concernant les conditions de détention et les abus des services de renseignement.

D’un autre côté, certains membres du gouvernement considèrent les accusations de Jacky Ndala et de Denise Mukendi Duschautshoy comme une tentative délibérée de saper les institutions de l’État et de ternir l’image du pouvoir en place, à moins d’un an des élections. Pour l’instant, le tribunal de paix de Kinshasa-Kinkole devra trancher sur la véracité des faits et sur la légitimité des actions de chaque partie.

Des révélations qui secouent l’opinion publique

L’affaire a aussi mis en lumière des problèmes systémiques dans le pays, notamment la gestion des droits des détenus, la question de la liberté d’expression, et la transparence des services de sécurité. Les partisans de Jacky Ndala affirment que son histoire est représentative de nombreuses autres personnes qui subissent des mauvais traitements dans les prisons congolaises, mais qui n’ont ni la possibilité ni le soutien pour dénoncer ces abus.

L’affaire continue de susciter des réactions diverses dans la société congolaise. Si certains soutiennent la position de Jacky Ndala, d’autres estiment que la multiplication des accusations sans preuves tangibles pourrait nuire à la crédibilité des dénonciations futures sur les violences en détention. Le procès pourrait également être un test décisif pour la gestion des libertés publiques en République Démocratique du Congo.

Un avenir incertain pour Jacky Ndala

Le procès de Jacky Ndala, prévu ce mardi 5 novembre, pourrait marquer un tournant pour l’opposant politique et pour l’opinion publique congolaise. Si le tribunal reconnaît la validité des accusations contre lui, il risque une lourde peine pour propagation de fausses informations. Toutefois, si les accusations de torture et de viol sont confirmées, la justice pourrait alors prendre des mesures contre les agents de l’ANR et mettre en lumière des violations graves des droits humains au sein des services de renseignement.

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