En déplacement à Kikwit, dans la province du Kwilu, Jean-Pierre Bemba, Vice-Premier ministre et ministre des Transports et Voies de communication, a accusé l’ancien président Joseph Kabila d’être le principal instigateur du phénomène Mobondo, un conflit intercommunautaire meurtrier qui secoue le Grand Bandundu depuis 2022.
Devant un public attentif, l’ancien ministre de la Défense a dénoncé une tentative de déstabilisation orchestrée par l’ex-chef de l’État. « Depuis l’époque du Zaïre, jamais les tribus de cette région ne se sont affrontées de cette manière. Aujourd’hui, nous savons qui est derrière ces violences. Nos services de sécurité ont arrêté des complices qui nous ont livré des informations précises sur les financements et les manipulations à l’origine de cette crise. Tout cela, c’est l’œuvre de Kabila », a affirmé Jean-Pierre Bemba.
Un conflit intercommunautaire qui dégénère
Le phénomène Mobondo a éclaté en juin 2022, opposant les communautés Teke et Yaka. À l’origine de cette crise, un différend foncier et une augmentation de la redevance coutumière imposée par les chefs Teke, que de nombreux fermiers Yaka ont refusé de payer. La situation a rapidement dégénéré, entraînant des violences meurtrières et la formation de groupes armés composés principalement de membres des communautés Yaka, Suku, Mbala, Ndinga et Songo. Ces groupes ont utilisé des armes artisanales et militaires pour attaquer les populations Teke, aggravant ainsi l’insécurité dans la région.
Kabila accusé de déstabilisation nationale
Au-delà du Grand Bandundu, Jean-Pierre Bemba a également imputé à Joseph Kabila une responsabilité dans l’insécurité persistante à l’est du pays. Selon lui, l’ancien président agirait en collaboration avec le Rwanda pour exploiter illicitement les ressources congolaises.
« Après avoir échoué à provoquer le chaos dans le Grand Bandundu, il poursuit son plan à l’Est avec le soutien du Rwanda. Leur objectif est clair : semer l’instabilité pour piller nos richesses. Nous devons nous opposer fermement à ces manœuvres et nous ranger derrière le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, pour restaurer la paix et la sécurité », a ajouté le ministre.
Ces accusations interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre le gouvernement congolais et Kigali, alors que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, poursuivent leurs offensives dans l’est de la RDC.
Si Joseph Kabila ne s’est pas encore exprimé sur ces nouvelles allégations, il avait déjà été pointé du doigt par Félix Tshisekedi comme l’un des responsables de l’insécurité persistante à l’est du pays, notamment en raison de sa gestion passée du conflit avec le M23.
La situation dans le Grand Bandundu et dans l’Est de la RDC reste préoccupante, avec des affrontements qui continuent d’alimenter les déplacements de populations et les violations des droits humains. Face à cette crise, le gouvernement congolais appelle à l’unité nationale pour mettre un terme aux violences et rétablir la stabilité dans les zones touchées.