L’ancien ministre des Transports, José Makila, a réagi aux déclarations de la Première ministre Judith Suminwa, qui a affirmé que les fonds du Go Pass servaient au remboursement d’une dette contractée sous le régime de Joseph Kabila. Dans une analyse détaillée, José Makila a tenu à apporter des clarifications sur l’origine et l’utilisation de cette redevance instaurée en 2009 pour financer la modernisation des infrastructures aéroportuaires en RDC.
Selon lui, le Go Pass, officiellement appelé Redevance de Développement des Infrastructures Aéroportuaires (IDEF), a été mis en place par la Régie des Voies Aériennes (RVA) avec l’aval du gouvernement et des compagnies aériennes. Cette taxe de 50 dollars USD par passager international et 10 dollars USD par passager domestique visait à répondre aux recommandations d’un audit mené en 2008 par Aéroport de Paris Ingénierie (ADPI), qui estimait à 2 milliards de dollars le coût de la mise à niveau des aéroports du pays.
Des fonds orientés vers la modernisation des aéroports
José Makila souligne qu’en dix ans, environ 200 millions de dollars USD ont été collectés grâce au Go Pass. Ces fonds ont permis :
- La construction de quatre tours de contrôle (Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani et Mbuji-Mayi en cours).
- La réhabilitation de six pistes d’atterrissage (Lubumbashi, Ndolo, Moanda, Kisangani, Kindu et Mbuji-Mayi en cours).
- L’installation d’équipements d’aide à la navigation.
- Le financement de 6,5 millions USD dans le capital de Congo Airways. Il précise également que 6 millions USD supplémentaires ont été alloués pour finaliser le modulaire de l’aérogare de Ndjili, financé par le gouvernement.
Une redevance sous contrôle
L’ancien ministre insiste sur le fait que le Go Pass a permis une amélioration significative de la prise en charge des aéronefs en RDC, avec une couverture aérienne passant de 20 % à 85 %.
De plus, il affirme que cette redevance a toujours été contrôlée régulièrement par les institutions compétentes, contredisant ainsi l’idée selon laquelle elle aurait servi à rembourser une dette publique.
Par cette réaction, José Makila cherche à dissiper les accusations portées contre le régime dont il faisait partie et à rappeler que le Go Pass avait pour finalité la modernisation du secteur aérien congolais, et non le remboursement d’une dette contractée par le gouvernement de l’époque.
Samuel Mutoni