Le gouvernement congolais a lancé ce samedi une offensive politique et judiciaire d’une ampleur inédite contre l’ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange. En l’espace de quelques heures, plusieurs décisions majeures ont été prises à son encontre et contre son parti politique, marquant un tournant spectaculaire dans la vie politique de la République démocratique du Congo (RDC).
Suspension du PPRD sur l’ensemble du territoire
La première mesure a été la suspension immédiate de toutes les activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique fondée par Kabila, sur l’ensemble du territoire national. Cette décision, annoncée par le ministère de l’Intérieur, vise à « préserver la sécurité nationale et empêcher toute forme de déstabilisation politique orchestrée par le FCC », coalition politique proche de l’ancien président.
Saisie des biens de Joseph Kabila
Dans la foulée, le gouvernement a ordonné la saisie de tous les biens, mobiliers et immobiliers, appartenant à Joseph Kabila. Cette mesure s’inscrit dans une série d’actions visant à établir les responsabilités financières et logistiques dans des faits qualifiés de « haute trahison ».
Accusations d’agression et poursuites judiciaires
La plus lourde accusation est venue du ministère de la Justice : Joseph Kabila et plusieurs responsables du Front Commun pour le Congo (FCC) sont désormais officiellement poursuivis pour « participation directe à l’agression menée par le Rwanda à travers le mouvement terroriste AFC/M23 ». Ces poursuites incluent également l’ouverture d’une enquête judiciaire pour trahison, collusion avec une puissance étrangère et soutien à une rébellion armée.
Restrictions de mouvement pour ses proches collaborateurs
Enfin, des mesures restrictives ont été imposées à l’encontre de plusieurs proches de l’ancien chef de l’État. Le gouvernement a confirmé la mise sous surveillance de plusieurs anciens ministres, hauts cadres du PPRD, et membres influents du FCC, les empêchant de quitter le pays en attendant les conclusions de l’enquête.
Un climat politique sous tension
Ces décisions suscitent d’ores et déjà de vives réactions dans le pays. Si certains y voient une tentative de purification politique à la veille des élections provinciales, d’autres dénoncent une dérive autoritaire et un règlement de comptes politique.
Joseph Kabila, resté discret ces derniers mois, n’a pas encore réagi officiellement. Toutefois, des sources proches de son entourage parlent d’un « acharnement politique » et évoquent une stratégie de défense qui sera rendue publique dans les prochains jours.
La RDC entre dans une période d’incertitude politique majeure, alors que cette affaire risque de polariser encore davantage la scène nationale déjà fragilisée par les tensions sécuritaires dans l’Est du pays.