Figure connue pour ses critiques acerbes contre le régime Tshisekedi, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Olivier Kamitatu, est monté au créneau pour défendre Vital Kamerhe, aujourd’hui sous la menace d’une destitution. Dans une chronique au ton grave, il rappelle le combat mené aux côtés de Kamerhe lors du dialogue de Sun City en 2002, qui avait permis d’arracher l’Accord global et inclusif.
« En 2015, écrit-il, c’est l’honneur, le sacrifice et le sang des filles et fils du Congo qui ont sauvé la Constitution. Dix ans plus tard, le poison demeure : Félix Tshisekedi veut la tordre pour s’offrir un mandat taillé sur mesure, avec Mboso en fidèle serviteur, Bemba en complice assumé, Kamerhe en bouc émissaire et des députés-pions issus de la fraude électorale la plus grossière de notre histoire.
Hier, l’honneur guidait la résistance. Aujourd’hui, l’ambition dévore tout. Hier, l’État se dressait encore. Aujourd’hui, il n’est plus qu’une ombre : l’Est brûle, l’ethnisme divise, la corruption gangrène, l’autorité s’effondre et la pauvreté étrangle le peuple.
Modifier la Constitution dans ce contexte, ce n’est pas réformer : c’est trahir. C’est précipiter la chute, creuser la fracture, préparer la partition. Ceux qui se taisent aujourd’hui seront jugés demain. Ceux qui applaudissent aujourd’hui signent l’arrêt de mort de la République. »
Jonas Mukubila