Le gouverneur de la province du Kasaï-Central, Joseph Moïse Kambulu, a dressé un tableau sombre de la situation dans sa région, soulignant les énormes défis auxquels la province fait face. Lors d’un briefing de presse organisé à l’issue de la visite du président Félix-Antoine Tshisekedi dans la province, Kambulu a affirmé que la province manque de tout et a exprimé son désarroi face à l’absence d’infrastructures de base.
« Nous n’avons rien », un appel désespéré à l’aide du Gouvernement
Le gouverneur Joseph Moïse Kambulu n’a pas mâché ses mots pour décrire la situation du Kasaï-Central, soulignant la pauvreté et l’absence de services essentiels dans cette partie du pays. Répondant aux questions des journalistes sur les priorités qui devraient être prises en charge par le gouvernement, il a révélé que les besoins étaient si nombreux qu’il était difficile d’établir un ordre de priorité.
« Nous n’avons pas d’eau, pas de courant, pas de nourriture, pas de voirie urbaine », a-t-il déploré. Selon lui, la situation de la province est catastrophique et nécessite une intervention urgente de l’État central.
Des infrastructures en ruine : les routes et autres services publics à l’abandon
L’un des principaux points d’angoisse soulevés par le gouverneur a été l’état des infrastructures de transport. Il a notamment mis l’accent sur l’inefficacité des structures censées gérer les routes et les infrastructures urbaines, comme l’Office des Routes (OR) et l’Office de Voirie et Drainage (OVD), qu’il a qualifiées d’inexistantes sur le terrain.
« Je suis gêné de le dire, mais nous avons l’Office des routes qui n’a rien et qui ne fait rien, nous avons l’OVD qui n’a également rien et qui ne fait rien. Ces deux structures ne fonctionnent pas, voilà notre triste réalité », a dénoncé Joseph Moïse Kambulu. Cette situation, a-t-il ajouté, contribue directement à la dégradation des routes et à l’isolement de la province, rendant la vie des habitants de plus en plus difficile.
Le gouverneur a insisté sur le fait qu’aucune amélioration n’a été apportée jusqu’à présent et que l’absence de progrès dans la réhabilitation des infrastructures routières constitue l’une des causes principales du sous-développement de la province. « Il n’y a encore rien. Si nous n’avons rien, c’est qu’il faut commencer maintenant », a martelé Kambulu.
Des priorités multiples mais urgentes
Dans ce contexte de crise généralisée, Joseph Moïse Kambulu a ajouté que tous les secteurs étaient prioritaires. Il a affirmé que la situation de la province ne permettait pas de hiérarchiser les besoins, car chaque secteur est en souffrance. Selon lui, des mesures urgentes doivent être prises pour permettre à la population du Kasaï-Central de vivre dans des conditions dignes.
« Ici tout est prioritaire, je ne sais même pas égrener nos priorités », a-t-il avoué, exprimant la frustration des autorités provinciales face à l’ampleur de la tâche à accomplir. La question des infrastructures de base comme l’eau potable, l’électricité et la voirie urbaine reste en tête de liste, mais la situation est telle qu’aucun domaine ne semble avoir été épargné par la crise.
Un plaidoyer pour une prise en charge rapide par l’État
Ce briefing de presse s’est déroulé sous l’égide du ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, et a permis au gouverneur de partager la réalité difficile que vit sa province. L’appel de Kambulu est clair : le gouvernement central doit intervenir rapidement pour sauver cette province en détresse.
Le président Tshisekedi, qui venait tout juste de terminer sa visite dans la région, a entendu ces préoccupations, mais pour beaucoup, les paroles ne suffisent plus. Le défi pour l’État congolais sera désormais de transformer ces déclarations en actions concrètes, afin de répondre aux attentes pressantes des habitants du Kasaï-Central.
Une province en quête de solutions durables
La situation du Kasaï-Central n’est qu’un des nombreux exemples des disparités de développement entre les provinces de la RDC. Alors que certaines régions bénéficient de projets d’infrastructures et d’investissements massifs, d’autres comme le Kasaï-Central continuent de lutter contre des conditions de vie précaires, malgré les promesses répétées d’amélioration.
Le gouvernement congolais devra donc répondre aux appels du gouverneur Joseph Moïse Kambulu et de ses administrés, qui attendent des solutions durables et une prise en charge effective des problématiques de base. L’urgence est de mettre en place des stratégies de développement à long terme, tout en offrant une réponse immédiate aux besoins les plus pressants.
La visite du chef de l’État a peut-être été un signal d’alerte, mais la prochaine étape réside dans la mise en œuvre rapide des engagements pris pour le Kasaï-Central. Pour les habitants, il est désormais impératif que les promesses se concrétisent en actions visibles et tangibles.