Face au fléau persistant des embouteillages dans la capitale congolaise, le Pasteur Marcello Tunasi propose une solution globale, structurée en trois phases, pour transformer durablement la mobilité urbaine et redonner fluidité à la circulation dans la mégapole.
Phase 1 : Mesures immédiates (0 à 12 mois)
Sans nécessiter de lourds investissements, cette première étape vise à décongestionner rapidement les principaux axes de la ville. Il s’agira de réorganiser la circulation par l’instauration de sens uniques sur des avenues étroites comme Kasa-Vubu ou Kabinda, et de bannir le stationnement sur les grandes artères telles que le Boulevard du 30 Juin.Une discipline routière stricte est aussi préconisée : formation d’agents compétents, tolérance zéro contre les stationnements anarchiques et dépassements dangereux. La libération des trottoirs et chaussées est également urgente : il faut délocaliser les marchés improvisés et interdire les garages sauvages qui empiètent sur les voies publiques.
Phase 2 : Réformes à moyen terme (1 à 3 ans)
À ce stade, l’objectif est de structurer le transport urbain. Le pasteur plaide pour la création d’un véritable réseau de transport public : des bus modernes gérés par une compagnie publique ou privée, avec des lignes fixes, des arrêts définis, et l’interdiction progressive des minibus “esprits de mort”.Il suggère également la construction de routes secondaires et d’échangeurs aux points névralgiques de la ville, ainsi que l’introduction d’une gestion intelligente du trafic via des feux tricolores fonctionnels, des caméras de surveillance, et une application mobile pour informer les usagers en temps réel.
Phase 3 : Vision à long terme (3 à 10 ans)
Cette dernière phase envisage une transformation profonde de la mobilité à Kinshasa. Elle passe par la création d’un métro urbain, d’un tramway ou d’un train léger reliant les principaux pôles de la ville (Ndjili, Gombe, Matete, Limete, Ngaliema). Le plan inclut aussi le développement de parkings publics et périphériques afin de limiter l’entrée des véhicules au centre-ville, ainsi qu’une politique de décentralisation pour désengorger la Gombe en y délocalisant des services administratifs et entreprises. La voie fluviale : une solution stratégique négligéeParticulièrement adaptée à Kinshasa, traversée par le fleuve Congo, la voie fluviale est selon le pasteur une solution incontournable. Des navettes fluviales pourraient relier plusieurs communes (Ndjili, Limete, Gombe, Ngaliema, Maluku…), offrant un moyen de transport rapide, fiable et sécurisé pour les passagers. Pour les marchandises, l’usage de barges réduirait le trafic de camions sur les artères comme le Boulevard Lumumba ou Poids Lourds. Avec des infrastructures modestes (gares fluviales, embarcations entretenues), cette option présente de nombreux avantages : faible coût, gain de temps, réduction de la pollution et désengorgement des routes. La réussite de ces mesures repose sur une volonté politique forte, une planification rigoureuse et une mobilisation collective.
Comme le rappelle le Pasteur Marcello, « cette affaire nous concerne tous ». L’avenir de la circulation à Kinshasa dépendra de la capacité des autorités et des citoyens à agir de manière coordonnée et déterminée.
