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jeudi, juin 26, 2025

la polémique enfle autour de la supposée “loi Kazadi-Tshilumbayi” qui veut prolonger le mandat de Tshisekedi

Une proposition de loi mystérieuse, un démenti vigoureux, une tempête politique alimentée par les réseaux sociaux. Depuis vendredi après-midi, la République démocratique du Congo est secouée par une vive controverse autour d’un projet législatif aux allures de bombe politique : la prétendue loi dite « Kazadi-Tshilumbayi », accusée de vouloir prolonger, sous conditions, le mandat du président Félix Tshisekedi.

Un texte explosif… qui circule

À l’origine de la controverse, un document publié sur la toile, présenté comme une proposition de loi visant à suspendre le décompte du mandat présidentiel en cas « d’agression militaire étrangère ». L’initiative prévoit, selon ce texte, un régime constitutionnel d’exception : si une guerre est officiellement reconnue, le calendrier électoral serait gelé. Le président en exercice resterait alors en fonction pendant toute la durée du conflit, puis dirigerait une transition post-conflit de 36 mois, avec la possibilité de se représenter par la suite.

Pour ses auteurs supposés, cette mesure serait justifiée par le souci d’éviter l’organisation d’élections alors qu’une partie du territoire est occupée. Le document propose même des garde-fous et promet des poursuites en cas d’abus. Mais en dépit de ces précautions, l’initiative divise profondément.

Kazadi dément, l’UDPS s’indigne

Face à la polémique grandissante, Peter Kazadi, député UDPS et ex-vice-Premier ministre de l’Intérieur, a réagi avec virulence. Devant les députés, il a fermement nié toute implication dans ce qu’il qualifie de « montage grossier ». « C’est une pure invention destinée à semer la confusion », a-t-il déclaré, visiblement remonté.

Dans la foulée, il a pointé du doigt ce qu’il estime être une manipulation orchestrée par des puissances étrangères, notamment le Rwanda, dans le but de nuire à l’image du président Tshisekedi et de saper la stabilité institutionnelle. Il a aussi accusé le journaliste Steve Wembi d’être l’un des vecteurs de cette « intox ».

Une opposition en alerte

De son côté, l’opposition n’a pas tardé à monter au créneau. Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moïse Katumbi, a dénoncé sur X (anciennement Twitter) une « farce sinistre » et un « putsch déguisé » contre la démocratie. Il rappelle que l’article 220 de la Constitution interdit explicitement toute modification de la durée ou du nombre de mandats présidentiels.

L’ancien président de l’Assemblée nationale a, lui aussi, exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme une tentative à peine voilée de pérennisation du pouvoir sous couvert de crise sécuritaire. « C’est une insulte au droit », a-t-il fulminé.

Un flou persistant, un pays fracturé

Malgré les démentis, le texte continue de circuler sur les réseaux, structuré, rédigé et signé. Vraie fuite ou document fabriqué ? Certains y voient une stratégie du pouvoir pour tester la réaction de l’opinion publique, un « ballon d’essai » en quelque sorte. D’autres parlent d’un coup monté par les adversaires du régime pour le discréditer.

En toile de fond, une guerre bien réelle à l’est du pays, avec l’occupation de plusieurs localités par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Un contexte sécuritaire tendu qui rend toutes les hypothèses plausibles.

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