La localité de Walikale-Centre, située dans la province du Nord-Kivu, est tombée aux mains des rebelles de l’Alliance des Forces Congolaises (AFC), alliés au M23. Cette avancée marque un tournant décisif dans le conflit à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), mettant en péril un carrefour stratégique et minier majeur.
Walikale : un enjeu géostratégique majeur
Située à un point névralgique, Walikale est une porte d’accès clé vers Kisangani (Tshopo) et Kindu (Maniema), tout en étant un centre minier d’importance. La région abrite des sites industriels et artisanaux cruciaux pour l’économie congolaise :
- Mines industrielles : Alphamin, l’un des principaux producteurs mondiaux d’étain, opère dans la zone.
- Mines artisanales : Le site d’Itebero, riche en or, est un pilier de l’exploitation artisanale locale.
Le contrôle de Walikale permet donc aux rebelles d’accéder à des ressources minières stratégiques et de sécuriser des routes logistiques essentielles pour leur expansion.
Un axe vers Kisangani et Kindu
En plus de son rôle économique, Walikale est un nœud de communication majeur reliant le Kivu aux provinces de la Tshopo et du Maniema. Avec la chute de cette localité, l’AFC/M23 dispose désormais d’un corridor direct vers Kisangani (440 km), évitant les axes traditionnellement sécurisés par les Forces Armées de la RDC (FARDC).
Ce corridor suit un itinéraire stratégique :
- Walikale-Centre → Mubi (36 km)
- Mubi → Ndjingala (50 km)
- Ndjingala → Logu (40 km)
- Logu → Biruwe → Osokari (90 km)
- Osokari → Lubutu (120 km)
- Lubutu → Kisangani (200 km)
L’autre menace est l’axe vers Kindu, capitale du Maniema, qui pourrait permettre une extension du conflit vers le sud et couper davantage la RDC en zones sous contrôle rebelle.
Un aéroport sous contrôle du M23
L’un des points critiques de cette prise de Walikale est la piste pour aéronefs qui s’y trouve. Cet aéroport, désormais sous contrôle de l’AFC/M23, pourrait faciliter l’acheminement d’armes, de troupes et de ressources minières vers leurs bases arrières. Il représente un atout logistique majeur pour le mouvement rebelle, lui permettant de renforcer sa présence dans la région.
Appel à une réaction immédiate des FARDC
Face à cette situation, l’État-major des FARDC est appelé à agir rapidement. La relocalisation du général Muhondosi Muyusa Constantin à la tête de la 34ᵉ région militaire à Walikale vise à freiner la progression rebelle, mais l’urgence d’une contre-offensive est plus que jamais d’actualité.
Si les FARDC ne réagissent pas immédiatement, la chute de Walikale pourrait marquer une escalade dangereuse du conflit, avec une menace directe sur Kisangani, Kindu et les richesses minières de l’Est.
