Lors de la grande célébration « Bunda 21 », un programme de 21 jours de jeûne et de prière, l’apôtre Roland Dalo, visionnaire du Centre Missionnaire Philadelphie (CMP), a exprimé sa frustration face aux pratiques de corruption et de détournement des fonds publics en République Démocratique du Congo (RDC). Dans une série de prédications, il a lancé un appel sévère contre les politiciens impliqués dans le vol des deniers de l’État.
Conseiller spirituel du président Félix Tshisekedi, l’apôtre Dalo, figure influente dans les cercles proches du pouvoir, a vu ses déclarations attirer une attention considérable, en raison de l’importance des membres de son église occupant des postes clés au sein de l’administration et des institutions du pays.
Lors de sa prédication, diffusée le 20 novembre, Roland Dalo a exprimé son indignation face aux détournements de fonds publics et aux pratiques de surfacturation des marchés. Il a souligné qu’il était particulièrement déçu de voir même des politiciens se disant chrétiens se livrer à de telles pratiques. Il a dénoncé la situation où de petits voleurs, tels que ceux du marché, sont sévèrement punis, tandis que des responsables d’État, coupables de plus grands vols, échappent à toute forme de justice.
L’apôtre Dalo a également fait part de sa tristesse quant au fait que les biens mal acquis, même par des personnalités politiques se réclamant de la foi chrétienne, prospèrent dans un pays où l’injustice semble tolérée. « Je suis honteux d’être citoyen d’un pays où le vol est accepté. Ceux qui volent des centimes sont poursuivis, mais les grands voleurs, ceux de l’État, vivent en toute tranquillité. Et ce qui me choque, c’est que certains d’entre eux sont même des politiques chrétiens ! », a-t-il déclaré, évoquant des exemples de projets de réhabilitation surévalués, comme celui d’une foire facturée à 7 millions de dollars alors qu’elle ne devrait coûter qu’un million.
L’apôtre a ensuite adressé une prière pour demander à Dieu de punir les voleurs d’État et leurs biens mal acquis. Il a imploré : « Que vos maisons acquises par le vol s’effondrent. Que des érosions surgissent là où il n’y en avait pas. » Ce message, empreint de condamnation, intervient alors qu’un procès lié à un scandale de détournement de fonds publics, impliquant l’ancien ministre du Développement rural, François Rubota, est en cours. Dans cette affaire, des accusations de malversations et de surfacturation de projets de forages et de stations de traitement d’eau en milieu rural ont été formulées.
Un appel à des hommes de qualité et de valeur
L’apôtre Roland Dalo n’en est pas à son premier appel contre la corruption et la mauvaise gestion du pays. Lors de l’investiture de Félix Tshisekedi pour son second mandat, le 20 janvier dernier, il avait déjà prié pour que le président soit entouré d’hommes et de femmes de qualité. « Seigneur, s’il te plaît, donne-nous des hommes et des femmes de valeur, capables de se sacrifier pour le bien-être du peuple congolais, du Kasumbalesa au Bolobo. Nous sommes fatigués des voleurs, de ceux qui ne voient que leurs intérêts personnels », avait-il exprimé lors de sa prière devant des milliers de personnes réunies au stade des Martyrs et des millions d’autres qui suivaient la cérémonie en direct.
Aujourd’hui, presque un an après cette prière, Roland Dalo semble toujours désillusionné par l’absence de changements tangibles et la persistance des pratiques de corruption. Dans ce contexte, une question persiste : les politiciens concernés par ses dénonciations continuent-ils de verser leur dîme à son église ?